Ceux qui sont passés un jour à Kazan ont certainement vu près du Kremlin l’immense statue d’un homme les mains liées dans le dos et les jambes enroulés de fil barbelé. Ce monument, représentant le célèbre poète tatare Moussa Djalil (Муса Джалиль), décédé tragiquement en 1944, a été érigé en 1966 à l’occasion du 60e anniversaire de sa naissance.
Moussa Djalil est bien plus qu’un poète, c’est un héros de l’Union soviétique et de la Seconde guerre mondiale. Engagé volontaire dans l’Armée Rouge en 1941, sévèrement blessé en 1942, il est fait prisonnier et embrigadé de force dans une légion de la Wehrmacht, où il organise un groupe de résistance antifasciste. En août 1943, son projet est découvert, il est alors arrêté, torturé et incarcéré dans la prison de Moabit à Berlin. C’est là, quelques mois avant sa condamnation à mort, qu’il a écrit ses dernières poésies Les Cahiers de Moabit, où il raconte ses souffrances, le courage des soldats soviétiques, leur foi en la victoire sur l’ennemi.
Cependant, en 1946, les autorités soviétiques pensent qu’il se cache en Europe de l’Ouest et l’accusent d’avoir trahi la patrie et d’être un ennemi du peuple. C’est la découverte de ses Cahiers et les efforts des écrivains tatares qui permettent de laver l’honneur de Moussa Djalil. Il est élevé au grade de héros de l’Union soviétique à titre posthume en 1956. Vendredi, une statue en son honneur était inaugurée à Moscou, c’est la sixième en Russie.
Veuillez laisser ce champ vide :
LES COMMENTAIRES (2)
posté le 05 mai à 21:54
Super interessant
posté le 25 novembre à 18:08
Bonjour, je tiens à vous dire que votre manière d'aborder ce thème est véritablement pertinente, et je tiens à vous remercier pour cet article enrichissant. Dans tous les cas, je vais repasser vous rendre visite très bientôt. Vous avez la possibilité de venir voir mon site web Continuez ! Clothilde