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Brice Hortefeux a de quoi enrager. Un juge a suspendu son appel d'offre pour l'assistance aux étrangers détenus dans les centres de rétention. Mais ministre de l'Identité Nationale a également de quoi se réjouir. La même semaine, les 27 Etats membres de l'Union Européenne ont adopté un "Pacte Européen pour l’immigration et l’asile." Hortefeux veut taire la critique intérieure Le discours libéral lui sied bien. Depuis le début, le ministre explique qu'il n'aime pas les monopoles pour justifier sa démarche. En l'occurence, celui de la CIMADE, seule association jusqu'à présent habilitée. Aucun journaliste n'a alors demandé au ministre pourquoi son appel d'offre prévoyait des monopoles "locaux." Brice Hortefeux avait en effet conçu son appel d'offre pour éparpiller l'assistance aux étrangers sur 8 zones géographiques, avec interdiction pour une même association de traiter plus de deux zones; il avait précisé que les associations retenues seraient soumises à un devoir de confidentialité et de réserve (« le titulaire s'engage à respecter une stricte neutralité au regard des situations individuelles rencontrées, que ce soit dans ses publications, ses communications publiques(...) » Et en cas de non respect de la neutralité, « l'administration peut résilier le marché sans indemnité »). L'objectif était simple et clair: museler les critiques et réduire le droit des étrangers à une défense. "Au nom du peuple français" (suivant la formule consacrée), le juge des référés au Tribunal de Paris a, le 14 octobre dernier, "enjoint le Ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité Nationale et du Développement Solidaire de différer la signature" des contrats "relatifs au marché de service d'appui aux pouvoirs publics destiné à l'information des étrangers maintenus dans les centres de rétention administrative." Les associations (CIMADE, GISTI, Ligue des Droits de l'Homme, ADDE, Réseau ELENA) ont gagné une première bataille, mais certainement pas la guerre. Le juge a reproché au ministre d'empêcher des associations de postuler ensemble et de limiter la défense des étrangers à leur simple information. Plus largement, la CIMADE et neuf autres associations ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat contre cet appel d'offre. Récemment, on apprenait qu'un collectif associé à l'UMP, dont le Président est chargé de mission auprès de Brice Hortefeux (sic !) s'était porté candidat... Hortefeux fait des compromis à l'extérieur Jeudi 16 octobre, c'était son grand jour. Le Figaro exulte. Voilà un homme qui a le sentiment de revenir de loin. Brice Hortefeux assiste jeudi, lors du Conseil européen de Bruxelles, à la signature par les 27 chefs d'État et de gouvernement du «pacte européen sur l'immigration et l'asile», qu'il a négocié avec ses homologues. «C'est la première démonstration d'une volonté commune et d'une vision d'ensemble en matière d'immigration, se félicite le fidèle de Nicolas Sarkozy. Avec ce pacte, l'Europe agit sur un sujet concret.»Brice Hortefeux a dû effectivement négocié. Le texte a dû être remanié sous la pression de l'Espagne et de plusieurs pays scandinaves. En particulier, les Espagnols ont obtenu le retrait de l'obligation de contrat d'intégration aux candidats à l'immigration et de l'interdiction des régularisations massives d'immigrés illégaux. Hortefeux a convaincu 5 pays Africains Cinq pays africains ont déjà adhéré au traité français, proposant un quota d'immigrés par métier : la Tunisie, le Congo Brazzaville, le Sénégal, le Bénin, et le Gabon ont accepté l'immigration ethnique proposé par la France. Le site Afrik.com est très critique sur ce pillage de cerveaux acheté par la SarkoFrance : Les accords proposent plusieurs dispositions comme « des visas de circulation » -visas de court séjour- qui ne sont applicables qu’à des personnes hautement qualifiées et qui intéressent la France : hommes d’affaires, sportifs de haut niveau, artistes. Les « cartes compétences et talents » sont aussi proposés. La délivrance de