La Mer blanche à Mousterlin

Par Preguer

Depuis la plage du Letty, à Bénodet, j’avais été attiré par cet étrange bec de sable, à quelques mètres en face, inaccessible derrière un petit goulet dont les courants forment des vagues de sable tourmentées.
Un coup d’œil sur la carte et sur une photo satellite avait confirmé ma curiosité : un cordon dunaire de trois kilomètres le long de la côte, il fallait que j’aille voir ça.

Voir la carte sur GoogleMaps.

C’est une soirée de fin septembre, il fait beau, me voilà sur une plage comme on sait les faire en Sud-Finistère : immense, face au sud, le soleil miroite. Une longue marche sur le sable ferme de la marée descendante, voilà de quoi conclure en douceur une semaine de travail.

Après quelques centaines de mètres, j’aperçois une pancarte au bas de la dune. L’accès serait-il interdit, réglementé, policé ? Mais non, il s’agit simplement de signaler que la zone est naturiste, du moins — n’exagérons rien — de 10 h au coucher du soleil.
Aïe. Habillé, l’appareil photographique en bandoulière, ce n’est pas une situation très confortable en zone naturiste. Bah, la place ne manque pas, il n’y a que quelques personnes au loin… Je marcherai le long de l’eau, visible de loin. Si je reviens photographier l’endroit une après-midi d’août, penser à prévoir la tenue adéquate…

Craintes injustifiées : en ce vendredi soir, malgré le beau temps, il n’y a personne. Arrivé au bout, je retrouve sur cette rive les mêmes vagues de sable qu’en face. Des micro-paysages qu’un cataclysme vient bousculer toutes les six heures.

Un instant de recueillement au bout de la pointe : le premier parking est à une heure de marche, une bonne demi-heure en allant vite… À cette heure, je suis absolument seul sur cette terre.

Sur la dune, je me tourne vers Mousterlin : à droite, la longue plage que je viens d’arpenter, la mer, le large, les Glénan à l’horizon. À gauche, la Mer Blanche, mer intérieure protégée par le cordon dunaire, le calme, le marais, la vase.

C’est ce côté que je choisis pour rentrer. À marée haute, le site est sûrement très impressionnant. À marée basse, il est d’une douceur incroyable, et devient magique avec la tombée du jour. Les rivières qui s’y jettent tracent des sinuosités langoureuses. On se perdrait bien dans ces méandres, on se laisserait bien enliser dans ces vases bienveillantes, on se fondrait volontiers dans ces lumières.

Une belle vue aérienne et une description géographique du lieu sur le site de l’Office de tourisme de Fouesnant.