Ce matin, je suis allé prendre des photos à Rosny-sous-bois. Il y a une maison étonnante dont je craignais une prochaine démolition. Fausse alerte a priori, le grand panneau concerne un chantier dont l’entrée principale est distante de quelques numéros dans la même rue, et la maison, qu’une partie des bâtiments vient toucher, abrite le bureau de vente d’un programme immobilier comme on les aime bien à Rosny, huit étages avec balcons et toits à la Mansart, plutôt moins pires pour être honnête que la génération précédente avec coupoles, balconnets, colonnettes, demi-lunes et autres frontons. En passage au marché de Fontenay pour voir la nouvelle passerelle posée cette nuit sur le RER (j’y reviendrai à l’occasion), détour par Nogent, et là, je tombe sur un ovni architectural, dans un quartier pavillonnaire, triomphe de la meulière et du demi-pavillon, grande façade comme un trompe l’œil, mais pas de profondeur. Alors, il faut agrandir, souvent sans goût, ou sans idée, là aussi, le toit à la Mansart a la cote. Mais pour cette jolie meulière, non, c’est une sorte de cube, posé sur des poutres d’acier, un revêtement uni, sombre et lumineux à la fois, un escalier métallique pour accéder à la cour, une terrasse en prolongement du cube, des fenêtres structurant et animant la simplicité brute de cet ajout. Un coup de jeune dans la rue et une intégration plutôt intéressante de l’architecture contemporaine, si rare dans les quartiers pavillonnaires de banlieue.
Jean-Paul Chapon