A table !

Publié le 26 octobre 2008 par Uscan
Nous n'avons jamais été soumis à un tel niveau de produits toxiques. Depuis 5 ans les concentrations de pesticides ont augmenté de 20% dans notre alimentation. Que fait la commission européenne ? Elle relève les seuils autorisés. On parlera aussi dans ce billet des additifs alimentaires...
  • 349 pesticides présents dans notre alimentation selon plusieurs ONG
  • Un enfant de 16,5 Kg dépasse la dose dangereuse pour la santé après avoir consommé 5 à 7 grains de raisin, 40g de pomme ou 50g de prune selon le biochimiste Helmut Burtscher
  • 45,7% des fruits et légumes sont contaminés en 2006 selon l'ONG MDRGF (plus de 50% pour l'agriculture intensive); plus de 25% d'entre eux contiennent 2 pesticides et plus de 5% des fruits, légumes et céréales en contiennent au moins cinq!
  • La présence de ces toxiques a augmenté de 20% sur les cinq dernières années, pour atteindre un niveau de contamination jamais atteint, selon MDRGF
  • En France, on retrouve des résidus de pesticides dans 96% des eaux superficielles et 61% des eaux souterraines, d'après l'Institut Français de l'Environnement
  • Toutes les pluies contiennent des pesticides, et 60% des échantillons mesurés par l'INRA de Rennes contenaient plus de 0,1µg/l, qui est la concentration maximale admissible pour l'eau de distribution
  • Les brouillards sont encore plus toxiques avec des niveaux à 14µg/l, 140 fois le niveau maximum de l'eau potable
  • Dans les tissus adipeux du cerveau, dans le sang, dans le lait maternel, dans le foie, dans le placenta, dans le sperme et dans le sang du cordon ombilical des êtres humains on trouve de nombreux pesticides (résultats de 150 études dans 61 régions du monde depuis 1980).
  • A ce jour 92 pesticides sont classés comme cancérigènes possibles ou probables par L'UE ou par l'US-EPA (Etats-Unis)
  • 48 substances actives autorisées en Europe sont soupçonnées d'être des perturbateurs endocriniens, comme le fameux Round Up de Monsanto
  • Selon l'OMS on dénombre chaque année 1 million d'empoisonnements graves et 220 000 décès dus aux pesticides dans le monde (souvent des agriculteurs)
  • Sur les 99 études épidémiologiques, 75 indiquent une relation positive entre l’exposition à des pesticides et l’atteinte par un lymphome, nous informe la "Lymphoma Foundation of America" qui a compilé tous ces documents en un fascicule. Ce type de cancer est d'ailleurs en très forte augmentation.

Que fait la Commission Européenne ? Elle vient de pondre un nouveau règlement qui fixe les nouveaux taux autorisés pour ces substances à partir du 1er septembre, harmonisant ainsi les normes des pays membres. Comment a-t-elle procédé ? Pour chaque substance c'est le pays ayant le taux autorisé le plus élevé qui a été retenu ! Certaines molécules toxiques vont en France voire leurs limites multipliées par 40, pour l'Autriche certains produits seront tolérés dans des concentrations 1000 fois supérieures... De plus les taux ont été fixés de façon indépendante, sans prendre en compte l'effet cumulatif et les interactions.
A ce charmant cocktail il faut ajouter les additifs alimentaires, de joyeux produits chimiques qui sont présents partout dans l'alimentation : exhausteurs de goût (qui trompent notre cerveau), conservateurs, colorants, émulsifiants, gélifiants, texturants. Certains de ces produits provoquent une dépendance, un besoin de "finir le paquet", comme par exemple le glutamate monosodique (E621). Selon le docteur Laurent Chevallier, les industriels mesurent la sécrétion de neuromédiateurs dans le cerveau à l'aide de l'IRM fonctionnelle pour savoir quels produits accrochent le plus, ils appellent cela la "fidélisation".
Les étiquettes sont trompeuses : un même produit pourra avoir jusqu'à 30 noms différents, dont un "Exxx". Les industriels choisissent ainsi ce qu'il souhaitent afficher. Pour le pas effrayer le client, mieux vaut écrire E507 plutôt que "acide chloridrique", par exemple...
Le seule moyen de se protéger aujourd'hui est de manger bio. C'est certes plus cher, mais il y a des solutions économiques Ces données sont marquées en caractères tellement petits que de nombreuses personnes ne parviennent pas à lire, en outre les deux tiers des consommateurs avouent ne rien y comprendre, d'après le Bureau Européen des Associations de Consommateurs.
Ainsi la commission européenne a pondu un projet de directive qui prévoyait :
  • Des caractères d'une taille minimale de 3mm
  • Des informations nutritionnelles compréhensibles par tous
  • La mention des pays d'origines des ingrédients principaux

Résultat ? Le lobbying des l'industrie alimentaire a été tellement intense que les 27 ministres européens de l'Agriculture (y compris le notre, donc), ont voté contre.
La solution, manger bio. Ce n'est pas forcément plus cher. Il y a de nombreuses solutions de panier bio et direct du producteur.
Pour les additifs, je vous conseille ce petit guide, très instructif et assez petit pour sa glisser dans la poche au moment des courses.