Et, pourtant ce tableau m'a fait penser à une oeuvre que l'on ne pourra jamais collectionner mais qui est restée dans certaines de nos mémoires. Il s'agit d'une des oeuvres éphémères des Christo qui, entre autres, après avoir entouré "les Iles de la baie de Biscayne" en Floride (avec du polypropylène rose fuschia), emballé "Le Pont Neuf" à Paris, ainsi que "Le Reichstag" à Berlin, ont drapé le Central Park, à New-York, d'une couleur orange inhabituelle "The Gates".
Pendant, seize jours du 28 février au 11 mars 2005 (soit deux jours de plus que d'habitude, mais New-York, c'est la ville de ces deux artistes et cela permettait d'en profiter un week-end de plus), les new-yorkais et les visiteurs ont pu découvrir, à travers Central Park, un parcours, long de 37 km, jalonné par 7.500 portes parées de pan de tissus couleur safran. On aurait dit une myriade de bannières enflammées.
Et ce qui a pu être écrit sur cette exposition éphémère s'applique pour moi également au tableau de Rothko. "C'était une sorte de chemin lumineux. Lorsque le soleil brillait derrière les toiles, elles étaient d'un jaune doré. Les parties à l'ombre devenant presque rouges."
A noter qu'en ce moment la Tate Modern à Londres expose une cinquantaine toiles que Rothko a réalisé dans les dernières années de sa vie, à partir de 1958.