Applaudissements pour accueillir les musiciens et voilà que, spontanément, Curtis Lundy, contrebassiste génial, fait mine, avec sa main, de nous faire monter le volume. Il termine, l'index pointé vers le ciel, par un (prémonitoire?) "Obama!" et, nous, frappant des mains à tout casser. Bienvenue en Amérique. Ça démarre par un solo de batterie puis, sur un groove très "black music", trompette et saxophone, à l'unisson, font le choeur. Attention! Le ton est donné: on est entre Idriss Muhammad et Groover Washington Jr. Fin d'un "Wilkes bbq" et la formation enchaîne avec "Purple Flowers", ballade romantique à souhait: choeur déchirant pour larmes essuyées. Warren Wolf, au vibraphone, nous gratifie d'un chorus de haute envolée qui n'en finit pas et c'est tant mieux. Le voyage aux States se poursuit par un Blues, "Blues for Obama" renchérit Curtis Lundy. Blues qui n'a pas le blues. Décidément, vive Obama! Re-ballade avec un "Climbing the Stairs". Tout est en émotions, tout est beau. Les spectateurs devancent Bobby Watson en ryhtmant des mains ce groove génial qui nous fiche à tous la pêche. Ça se terminera (puisque tout a une fin sauf le saucisson qui en a deux) par un "Del Corazón", en écho avec un "From the Heart" qui donne, par ailleurs, son nom à l'album. Car, chez Bobby Watson, il faut beaucoup compter avec le choeur.
Gilles