Cinéma-jeux vidéo : imaginons les images de demain

Publié le 26 octobre 2008 par Fab

Je viens de lire “Quand le monde sera cyber…”, un très bon article de Ludovic Noël, directeur d’Imaginove, le pôle de compétitivité dédié aux jeux vidéo, au cinéma, à l’audiovisuel et au multimédia. (article paru dans le magazine Cultures et société en Rhône-Alpes - n°3 - août-sept.-oct. 2008)

Ludovic Noël y expose le nouveau comportement des consommateurs face à l’image et plus largement au contenu audiovisuel.

Ainsi les 15-24 ans délaissent la télévision car elle ne correspond plus à leurs attentes, ce qu’ils veulent, c’est interagir avec le contenu proposé.

Ce constat Ludovic Noël le fait également par rapport aux jeux vidéo.

“L’arrivée de la console Wii de Nintendo a révolutionné la relation des joueurs avec leurs consoles. (…) Premièrement, la console Wii a ouvert le marché à des joueurs occasionnels. (…) Le deuxième point concerne le type de jeux vendus aujourd’hui. les meilleurs ventes sur la console Wii touchent aussi à des contenus plus éducatifs : une technique d’entraînement cérébral, une balance permettant de faire des exercices physiques, d’apprendre à jouer de la guitare (…).”

C’est là que je m’interroge d’ailleurs : peut-on assimiler ces contenus éducatifs à du jeu vidéo ? Que ces contenus soient ludiques tout en étant sérieux, tant mieux. Mais cela n’en fait pas pour autant des “jeux vidéo”. Question de vocabulaire ? Peut-être, mais pas seulement. Pour moi, le jeu vidéo c’est un univers bien particulier, un décor, des personnages, des scénarios. Il y a aussi un rapport à l’image justement que l’on ne retrouve pas avec les jeux (certains jeux) de la Wii. J’ai d’ailleurs du mal à associer Wii et jeux vidéo tel que je conçois le jeu vidéo. 

Jeu vidéo - cinéma : des passerelles à inventer

Ludovic Noël évoque ensuite le développement récent de la “machinima“. Là j’avoue que j’ai vraiment appris un truc. La machinima est la contration des mots machine, animation et cinéma. La machinima “permet aux amateurs, à partir de moteurs de jeux vidéo, de créer leur propre film et de le partager ensuite sur des sites communautaires.”  Un site, fondé par Xavier Lardy, est même dédié à ce concept (www.machinima.fr).

Dans le même esprit (normal, l’idée vient du fondateur de machinima.fr), une start-up grenobloise (encore en phase d’incubation chez Grain), Moviepad, est sur le point de développer une caméra permettant de se filmer dans les mondes virtuels.

Il existe quelques expérience de jeux vidéo issus de film (Da Vinci Code, Arthur et les Minimoys), rappelle Ludovic Noël. Il ne faut pas oublier à l’inverse les jeux vidéo portés à l’écran. Ils ne sont pas nombreux et pas forcément réussis. Pour ma part, Lara Croft est plutôt un bon exemple.

Aujourd’hui la réflexion porte sur : comment développer des synergies entre cinéma, TV, Internet, mobile et jeu vidéo dès l’écriture de la nouvelle production ? Peut-on réellement partager les talents entre ces différentes industries ?”, s’interroge Ludovic Noël.

Imaginove tente de développer justement cette synergie entre les différents filières de l’image. Ecrire un scénario commun au jeu vidéo et au cinéma, partager les compétences pour qu’un directeur de la photo de cinéma puisse aussi apporter son savoir-faire sur les scènes de jeu vidéo par exemple.

Sur un plan économique, ce qui est en jeu : la place de l’industrie de l’image française dans le monde.

Et pour les passionnés de jeux vidéo, Imaginove laisse entrevoir de formidables perspectives : créativité décuplée, contenus plus riches et réalistes, plus d’interactivité, nouveaux concepts… Vivement demain !