Ainsi donc la Banque nationale suisse se retrouve virtuellement propriétaire, aux Etats-Unis, de milliers de maisons dont leurs occupants ne peuvent plus payer les hypothèques. L'UBS est aussi américaine que suisse. Mais elle n'a pas droit aux milliards du plan Paulson. C'est la Suisse qui lui enlève cette gigantesque épine du pied. Le géant nord-américain fait payer le prix de ses égarements par d'autres depuis des décennies. En laissant filer le cours du dollar, en dévalorisant les avoirs des investisseurs du monde entier, en poussant ceux-ci à financer son déficit abyssal.
Pour faire passer la pilule, nos dirigeants suisses ont expliqué, avec une belle sérénité de façade, que l'effort ne sera pas trop douloureux puisqu'un jour, assurent-ils, nous retrouverons la mise et peut-être même avec bénéfice. Nuance: les six milliards directement injectés dans la banque des Ospel's boys nous reviendront peut-être si le redressement réussit. Mais le paquet de crédits "toxiques", lui, a bien peu de chances de devenir rémunérateur. Il y faudra en tout cas une infinie patience... D'ici là, MM. Couchepin et Roth auront une barbe blanche. Quant aux bicoques qui servent de garanties à ce pactole, elles auront aussi pris un méchant coup de vieux...