Breves ...

Publié le 25 octobre 2008 par Bayashi_pascal

En rentrant du boulot vers 23h dans le train entre Osaka et Kyoto. Arret a une station, les portes s'ouvrent, quelques passagers descendent. L'un d'eux part tout droit devant lui. A cet endroit la il y a au milieu du quai une mini salle d'attente. Apres coup je me suis dit qu'elle lui a peut etre sauve la vie, en l'empechant de traverser tout le quai jusqu'a la voie opposee. Aucun reflexe ne viendra ralentir, devier, influer sur sa trajectoire parfaitement droite et reguliere. Pas forcement rapide, non, mais parfaitement constante. C'est amusant de voir quelque part qu'aux frontieres de l'inconscience le cablage neuromoteur "marcher" est encore actif la ou le cablage "prender en compte obstacles" rend l'ame. Un neurologue y trouverait surement plein de chose a raconter, moi je me contenterai d'imaginer que notre bon vieil 'instinct' de survie preferrait nous voir jeter nos dernieres forces dans une fuite aveugle plutot qu'une analyse posee de notre environnement et nous a equippe d'un cerveau en consequence. Ainsi le corps du salaryman s'ecrase sur le mur de la salle d'attente. Ca fait du bruit un corps humain qui s'ecrase contre un mur. Meme a basse vitesse. Simplement si on l'y lance sans aucune retenue. Tout le monde se retourne et regarde le corps s'effondrant, tout droit, en arriere, sur le quai. La chute egalement se fera sans aucune retenue, le choc a probablement annihile les dernieres miettes de lucidite. Que le lecteur se rassure : cette belle histoire ne s'arretera pas la par une explosion cranienne sur un sol de beton. Le salaryman est resistant. Il a de l'endurance dans ce genre d'activite, disons. Les autres salaryman qui remontent le quai le regardent, sans ralentir. Un d'eux l'enjambe simplement. Un employe de la compagnie ferroviaire present sur le quai accourt vers le cadavre tout en faisant la gestuelle B.12 de son manuel des cas d'urgence, provoquant la mise en veille du processus 'train' par le controleur qui transmet l'information a son conducteur. L'employe s'enquiert du cadavre qui essaie de se relever. Il aimerait bien l'aider mais il est pas sur d'avoir vraiment bien le droit de le toucher, alors les deux bras tendus betements en avant il accompagne le mouvement en gardant les mains a 5 centimetre du salaryman, qui grogne. L'employe lui indique gentiment par ou se trouve la sortie. Le salaryman s'ebranle dans sa direction. Tout semble etre rentre dans l'ordre, l'employe s'empresse de relancer le train qui a deja pris un retard 'epouvantable'. Sur le quai qui s'eloigne je vois une derniere fois le salaryman par la vitre. Il s'est effondre par terre quelques metres plus loin, le regard vide, completement vide, la levre inferieure pendante, accroupie une main accrochee a un poteau du quai.

Ah il est beau mon salaryman japonais ...


(autres lieux autres temps, un salaryman effondre dans la rue, la fille du groupe essaye de le ranimer pendant que ses trois collegues regardent)