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Un métier exigeant

Publié le 17 juillet 2007 par Véronique Bessard

L’autre jour je parlais avec des connaissances de notre projet ainsi que des mini-kits de parfumerie. Une des dames présentes s’est exclamée : « mais vous pourriez les vendre tout simplement aux parfumeurs ». J’ai rigolé, en lui disant que les parfumeurs ont tout ce qu’il leur faut.
Cette remarque m’a cependant interpellée : pourquoi ce métier est-il si méconnu ? Entre le syndrome de Jean-Baptiste Grenouille et la vision idéalisée qu’offre de cet art le marketing, où se trouve la réalité ? Qui sont les parfumeurs ?
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Je dirais d’abord que les parfumeurs professionnels sont des super-techniciens et c’est ici qu’il faut, je pense, faire la distinction avec les parfumeurs amateurs. L’apprentissage de la parfumerie se fait très lentement. Il faut plusieurs années pour transformer les essais maladroits du début en quelque chose qui ressemble à un parfum. Et il faut entre 10 et 15 ans pour vraiment maîtriser ce processus.
Beaucoup de patience, parce que cet apprentissage est parfois décourageant et souvent ennuyeux. Enormément de passion pour surmonter la frustration, de la persévérance pour continuer malgré les échecs et surtout beaucoup de curiosité et d’ouverture au monde, sur les arts, les tendances, les différentes cultures … 
Souvent je lis qu’il faut être chimiste pour devenir parfumeur, ce n’est pas vrai. Beaucoup de chimistes sont parfumeurs parce que leur formation les a mis en contact avec la parfumerie.  Peut être que cela facilite certains aspects techniques du métier mais ce n’est en aucun cas un pré requis obligatoire. C’est vrai que L’ISIPCA propose un cursus qui exige un diplôme en chimie, mais ceci dans le but d’amener à une reconnaissance de cette profession de manière officielle (il n’existe pas vraiment de diplôme de parfumerie) que par véritable nécessité. Jean Carles trouvait même que le fait d’être chimiste pouvait constituer un obstacle à la sensibilité créatrice.
Les différentes écoles ne sont pas toutes équivalentes, je dirais que les écoles internes comme celle de Givaudan sont les meilleures et c’est d’ailleurs de cette filière que provient la plupart de l’élite de la parfumerie. L’essentiel pour la formation étant d’avoir accès aux matières premières et d’avoir un maître qui vous guide tout au long de votre apprentissage.
C’est un métier très très exigeant et c’est pourquoi la passion est essentielle.

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