Quelle bonne surprise, dans la sélection du Prix Goncourt des Lycéens, de voir apparaître "Qui touche à mon corps je le tue", de Valentine Goby. Quand je dis surprise, ce n'est pas tout à fait exact. Cela ne m'étonna guère, en fait. Il le mérite. Absolument pas horrifiant, ni funeste, ni violent, c'est juste la vie de trois protagonistes intrinsèquement liés, même sans se connaître, qui cherchent tous trois les limites de leur propre corps dans l'espace, le temps, tentent de se l'approprier, ou de n'en rien laisser. Lumineux, malgré la mort, c'est même l'idée de la mort qui rend ces corps plus vivants, les transcendent, les "immortalisent", l'espace de quelques heures nocturnes.
Alors même s'il n'est pas retenu, cela reste, à l'instar d'Ananda Devi par exemple, un roman à l'écriture ciselée, en quête de salut. Sans forcément le trouver.
Sublime.
(le "conte-rendu" à venir)