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Héritier malgré lui du bilan Bush, John McCain a ajouté une fin de campagne dramatiquement ratée.
Dans quelques semaines, le second et dernier mandat de GW Bush prendra fin.
Depuis les élections de novembre 2006, le Congrès est devenu difficilement gérable. Il est en proie à des clivages multiples.
Chaque projet présidentiel fait l'objet d'une guerre à l'amendement. Tout est bon pour se démarquer d'un projet présidentiel. Cette guerre à l'amendement trouve une nouvelle mode : l'amendement bipartisan qui est signé par des parlementaires des deux camps.
GW Bush termine son mandat en donnant le sentiment d'avoir acté un divorce désormais irrémédiable avec l'opinion.
L'organisation fédérale du Parti Républicain semble, elle aussi, avoir renoncé officiellement à toute restauration de l'image de marque de GW Bush dont le sort est de plus en plus comparé à celui de Nixon.
Le Président est apparu coupé du pays. Ce sentiment s'est amplifié par le traitement de certaines affaires qui ont coupé le Président de l'image de morale que son engagement personnel religieux avait créé.
Le Président est désormais une machine infernale à perdre des voix.
L'un des plus grands stratèges électoraux américains, Richard Wirthlin, Conseiller de Ronald Reagan, a résumé en une formule les campagnes plébiscitaires "si nous réussissions à faire de la campagne de 1980 un référendum sur les résultats obtenus par Jimmy Carter, l'élection était acquise".
Son homologue dans le camp démocrate à cette époque, Patrick Caddell, a résumé leur enjeu de la façon suivante "sachant ce que le peuple pensait du Président, nous devions axer notre campagne sur le futur car sur le passé nous étions convaincus d'être battus à plate couture".
Le scrutin a tourné sur la Présidence Carter et R. Reagan a réalisé l'un des plus beaux scores de toute l'histoire électorale des USA.
Depuis 1980, rien n'a changé ou plutôt tout s'est amplifié.
Premier élément, les campagnes sont devenues des campagnes plébiscitaires. C'est un référendum sur une ou deux questions qui font l'opinion publique à un moment donné. Tout l'enjeu réside dans la capacité à influer sur l'émergence desdites questions. Cette "bataille culturelle" conditionne le choix du terrain de la bataille électorale.
La crise financière a mis le bilan Bush sur les feux des projecteurs. Elle a plié la campagne 2008 dans des conditions qui resteront historiques tant elle a tout emporté sur son passage faisant de l'élection 2008 une élection singulière.