De nombreuses personnes avec lesquelles je discute (membres du PS ou non) n'apprécient pas les querelles de personnes qui domineraient la vie interne du Parti socialiste. C'est à la fois vrai et faux. C'est vrai puisqu'il y a objectivement des hommes et des femmes qui postulent à des postes de direction mais c'est concrètement faux dans la mesure où ces hommes et ces femmes ne sont pas désincarné(e)s. Ils soutiennent des lignes politiques comprenant des différences voire des divergences sur des problèmes de fond. Il est parfaitement normal qu'avant un congrès national appelé à définir les orientations politiques et la stratégie du PS se confrontent des orientations soumises, in fine, au vote des militants. Ce sont eux qui vont, par l'expression du suffrage, déterminer les dosages majoritaires et minoritaires au sein du parti.
Prenons un exemple : le problème des alliances. Ségolène Royal n'exclut pas de se tourner vers le MODEM. N'avait-elle pas proposé à François Bayrou le poste de Premier ministre entre les deux tours de l'élection présidentielle ? C'est une option. Ce n'est pas la mienne.
Benoit Hamon et Martine Aubry n'ont pas d'ennemi à gauche. Comme moi. Autrement dit, s'ils devenaient majoritaires, ils proposeraient un accord politique de gouvernement au PC, aux Verts, au MRC, au PRG et au futur « Nouveau parti anticapitaliste » d'Olivier Besancenot. A lui et ses amis de se déterminer devant l'opinion (avant les élections) pour préciser quels seraient les points d'accord et de désaccord avec cette stratégie et un programme discuté collectivement.
Les militants du PS, d'abord et les Français ensuite, pourraient se déterminer avec un maximum de clarté sur ces orientations. Là, il ne s'agit plus de motion, il s'agit de l'avenir des Français. C'est cela qu'il faut retenir : les idées ne marchent pas toutes seules. Elles sont portées par des hommes et des femmes qui ont un devoir : convaincre.