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L'Europe en mutations: Eléments de réflexions

Publié le 23 juillet 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
Wolfgang Sofsky et les atteintes à la liberté

Dans une interview conduite par Julia Encke, le sociologue Wolfgang Sofsky évoque les atteintes à la liberté et à la vie privée induites par les lois anti-terroristes qui font actuellement débat en Allemagne. "Nous avons eu l'anti-communisme, l'anti-fascisme sur ordonnance, mais nous n'avons pas d'antitotalitarisme clairvoyant. Bien que deux régimes totalitaires se soient sentis chez eux sur le sol allemand, le pays est peu sensible aux atteintes à la liberté (...). [Pour les ultraconservateurs], la liberté est garantie par l'Etat. En réalité, elle requiert une lutte de tous les instants. Il faut se battre pour la conserver, risquer des conflits pour elle, la conquérir et la défendre. C'est une tâche de longue haleine, contraignante. Il nous faut au plus vite abandonner tout faux sentiment de sécurité. Certes, il existe des sécurités, mais elles sont limitées et, au final, personne ne nous protègera du prochain attentat. C'est pourquoi nous devons apprendre à nous servir de l'échelle des risques. Nous devons également apprendre à connaître le danger et à ne pas l'occulter".

» article intégral (lien externe, allemand)

 Les stakhanovistes et le capitalisme

Pour Dusan Jovanovic, l'addiction au travail est le moteur du capitalisme moderne en Europe. La semaine de 35 heures, arrachée par les Français en 2000, n'aurait donc aucun avenir. "Aujourd'hui, le travail, les loisirs et le temps libre se fondent pour former un mélange de devoir, de souffrance et de plaisir (...). Les 35 heures sont peu adaptées aux professions intellectuelles et indépendantes. Les avocats, les directeurs, les courtiers en bourse, les professeurs d'universités et les consultants continuent à faire des semaines de 70 heures (...). D'après les sociologues, les sociétés ayant conservé la division traditionnelle du temps entre travail et loisirs vont prendre rapidement du retard. Car le stakhanovisme, moteur de l'économie, ne peut pas s'y développer. C'est un constat récent : le capitalisme a besoin du stakhanovisme (...). Sans lui, nous conserverions une économie socialiste, avec un Etat propriétaire et des salariés qui n'aiment pas leur travail, voire le sabotent".

» article intégral (lien externe, slovène)

 La culture et le débat politique

Le chroniqueur culturel Alan Riding souligne la disparition des intellectuels dans le débat public. "Ce que l'on pourrait appeler la culture occidentale 'classique' a perdu énormément de terrain face à la culture populaire et la culture de la célébrité qui l'entoure. Même la figure de l'intellectuel parisien rive-gauche a presque disparu. Harold Pinter enrage toujours contre les Etats-Unis. Gunter Grass bat toujours son tambour, mais peu d'écrivains de moins de 60 ans sont prêts de se faire un devoir de participer au débat public. (...) Dans l'industrie du divertissement plutôt apolitique, une poignée de stars de cinéma et de musique tels Sting, George Clooney, Brad Pitt, Bono et Bob Geldof se sont engagés pour défendre certaines causes valables. (...) On peut dire que récemment la culture n'arrive plus vraiment à influencer la politique et à faire le lien avec la société. Et c'est une perte. [Dans les journaux], on est passé de la rubrique 'arts et sociétés' à celle de 'arts et divertissement' a amené gloire et fortune à certains, mais peu de lumières au reste d'entre nous."

» article intégral (lien externe, anglais)


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