Fabriquer du lien, c’est créer ce mirage d’appartenance avec un groupe d’individus consommateurs. Et les médias ont ainsi développé un modèle basé sur la défiance d’une expertise d’un sujet au profit de la vox populi. Allumez une radio, écoutez quelques minutes et vous ne passerez sans doute pas à côté d’une séquence de parole à l’auditeur où Monsieur et Madame x font partager leur vision des choses. Cela est-il bien ou pas ? Impossible de trancher de manière franche.
Mais en nuançant quelque peu le propos, on peut tout de même s’interroger sur cette boulimie populaire ! Car faire parler le citoyen, c’est donner une résonance inédite à sa parole. Alors autant en profiter pour faire passer une réflexion constructive pour le débat mis en place. Mais en règle générale ces prises de parole ne sont exploitées que pour véhiculer quelques idées populaires, surannées, expériences personnelles (dont la visée est à très court terme, sans comprendre le phénomène globalement) véhiculant bon nombre de clichés. Ce qui fait que le débat ne peut pas progresser puisqu’il faut tout d’abord recontextualiser l’ensemble des éléments.
En contre partie, je ne suis pas pour un discours d’experts dont la technicité de leur langage priverait la compréhension à tout un chacun. Non, le rôle du journaliste est de créer ce lien de vulgarisation de la parole experte. Mais cette mode ne semble pas prête de cesser puisqu’en usant (abusant ?) de cette pratique, les radios maintiennent une part de leurs auditeurs captifs de leurs programmes puisque incorporés au système.
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