Régisseur historique du réseau Tbc, Veolia a perdu le marché. Les élus de la Cub ont pris la décision hier soir de mettre Keolis aux commandes
Bien sûr, il faudra que le conseil de la Communauté urbaine de Bordeaux (Cub) entérine la décision le 28 novembre. Bien sûr, les élus communautaires auront toujours la possibilité de voter pour une régie publique plutôt que pour une Délégation de service public (DSP). Mais, sauf cataclysme politique, c’est Keolis qui va désormais gérer le réseau de transports en commun de l’agglo bordelaise. La décision a été prise hier soir par le bureau de la Cub et devrait entrer en vigueur après le 28 novembre. «La vertu du changement a prévalu face à la force de l’habitude» a expliqué hier soir Gérard Chausset (Verts), vice-président et membre du bureau. Les deux candidats proposaient de réduire le déficit et donc la contribution de la collectivité. Mais Keolis n’était pas le mieux placé. A l’horizon 2013, l’opérateur annonce un déficit prévisible de 83,2 M€. En face, Veolia annonçait 79,2 M€. Ce qui signifie que la collectivité devra tout de même apporter 150 M€ d’ici 2013, pour combler le déficit. Alors qu’est-ce qui a fait la différence ? «C’est le parti pris des usagers qui l’a emporté», ajoute Gérard Chausset. Ce parti pris, c’est l’engagement pris par Keolis d’une augmentation très importante de la fréquentation du réseau. Keolis s’engage pour 147 millions de voyageurs en 2013, alors que Veolia n’en annonçait que 135 millions. Et qui dit plus de voyageurs, dit évidemment plus de recettes : il est prévu qu’elles soient multipliées par deux, atteignant 66,8 M€. Le contrat sera établi pour cinq ans et avec un montant de 750 M€, ce sera la plus grosse DSP de la Cub. «Veolia paie pour le manque d’anticipation des politiques», expliquait hier soir Christian Broucaret, président de l’association des usagers des transports AUTRA. «Mais on ne voudrait pas que ce changement se fasse au détriment des traminots.»
Sébastien Marraud