Dans son atelier toulousain, Éric Stalner planche presque tous les jours en écoutant France Culture. Son style enlevé évolue et s’affranchit de l’encrage. Sa collaboration avec d’autres dessinateurs lui donne le temps de mener de front plusieurs séries et d’assouvir son irrésistible besoin de création. Coup de projecteur sur sa technique, ses relations éditoriales et ses nouveaux projets. Troisième et dernière partie de notre rencontre exclusive avec Éric Stalner à retrouver en son intégralité sur Auracan.com. Il parle de ses relations éditoriales, l'évolution graphique et ses projets. Voici un extrait sur le côté technique avec des illustrations originales.
Votre style a récemment évolué avec le T3 de la Liste 66 et le T4 de Voyageur : vous ne faites plus l’encrage.Oui, je me plais à fonctionner comme cela. J’ai toujours des craintes, mais j’aime bien effectivement ce style plus naturel, moins figé. Je n’ai pas fait un changement révolutionnaire, surtout en cours de série. Je travaille avec un crayon noir : ça fait donc des noirs assez noirs. Mais le dessin est plus dynamique. Cela a renouvelé mon plaisir sur la Liste 66 qui m’ennuie à dessiner car cela est trop contemporain. Je préfère dessiner des ruines, de vieilles maisons et la nature. Dans le T3 de la Liste 66, j’ai trouvé cette inondation fort judicieuse. Et heureusement qu’il y a aussi les vieilles voitures…
Extraits inédits de Ils étaient dix T1 planches 8 et 9 © Stalner / 12 bis
En cadeau et avant-première la planche 9 de Ils étaient dix, la nouvelle série à paraître chez 12 bis - on retrouve une saga historique en 1812 - la campagne de Russie - Moscou est en ruine. Décors qu'Éric Stalner apprécie de dessiner. Cliquez sur les planches pour les voir en grand.
Sur la Croix de Cazenac et Flor de Luna, vous avez choisi d’ailleurs de partager le dessin avec Siro et Éric Lambert. Comment le vivent-ils ?J’ai l’impression que cela se passe bien. Je sais que c’est un peu des vacances pour Stéphane [Siro, ndlr]. Il encre, il s’amuse. J’ai une grande préférence pour le découpage et le dessin au crayon par rapport à l’encrage. Je n’ai aucune patience avec une plume et avec de l’encre mais je l’ai avec le crayon. Je suis capable faire des choses beaucoup plus compliquées au crayon en faisant vraiment attention tandis qu’à l’encrage, ça m’ennuie tout de suite. Au crayon, je peux gommer, ciseler. C’est comme si j’avais de la terre glaise que je peux modeler et remodeler.