Le gouvernement veut assouplir la législation sur le travail dominical. Davantage de magasins seraient ouverts le dimanche, les salariés seraient payés double. Les premiers concernés en doutent !
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Ici on travaille déjà un dimanche sur deux. Si on ne le fait pas, on est mal vu par l’entreprise. Du coup personne n’ose dire non ! » Anne, vendeuse au magasin Pardon ! dans la galerie commerciale de Carrefour Saint-Denis, est blasée. Assouplir la législation, comme le souhaite le gouvernement ? Cela reviendrait à contraindre dans les faits davantage de salariés à travailler le septième jour de la semaine. « Tu prends, ou tu te casses, telle est la règle » confirme sans détour une vendeuse du magasin de fringues Ding-Ding. Fatma, mère d’un petit garçon, renchérit : « Si j’avais le choix je ne viendrais pas ».
Et le salaire, qui serait doublé ?
Anne n’y croit pas, forte de son expérience : « Aujourd’hui, en ce qui concerne le salaire, on n’est pas plus payé que la semaine ». Cela étant, la loi n’impose pas aujourd’hui à l’employeur de verser une prime pour un travail « régulier » le dimanche, sauf convention collective particulière. Le projet de loi du gouvernement rendrait la prime obligatoire. Insuffisant, selon cette vendeuse du centre-ville : « On travaille déjà du lundi au samedi. Si en plus on doit ouvrir le dimanche il n’y a plus de limites ! Ce n’est pas une question d’argent. Pour 10 000 euros je refuserais de travailler ».
"On n’est pas mieux payé que la semaine"
Même sentiment mitigé chez ce garagiste, qui n’a pas le droit d’ouvrir le dimanche aujourd’hui : « Je suis prêt à ouvrir si tout le monde le fait. Mais à l’heure actuelle la ville est morte, alors ça ne servirait à rien ».
Côté consommateurs, les avis sont partagés. Mais si on interroge les chalands un dimanche matin, c’est le plébiscite… Pour Claudine, Julienne et Juanita, mères de famille, il y a le côté pratique de l’ouverture dominicale : « La veille c’est grand ménage à la maison et le dimanche, les courses ! » Benjamin, employé à l’aéroport de Gillot, se justifie : « Moi ça m’arrange de faire mes achats le dimanche parce que j’ai des heures décalées ». Reste ce client, qui a peut-être vu juste au regard de la pratique des commerçants dionysiens : « Avant d’ouvrir le dimanche, ils feraient mieux d’ouvrir en semaine un peu plus longtemps et en-dehors des heures de bureau ! »
Alexandra MARA
Etudiante en journalisme à Info-Com
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