André Gide constatait "Ils sont rares de nos jours ceux qui atteignent la quarantaine sans vérole et sans décoration". Fort heureusement quelques menues décorations me suffisent ! enfin je crois.
C'est donc plutôt bien portant que je traverse ce cap parfois rugissant voir hurlant pour certains aventuriers. Qui plus est je la traverse en pleine crise économique ce qui est toujours mieux que de ne pas faire l'économie de la crise... de la quarantaine.
Pas encore amarré au canal de l'oubli, je peux encore espérer avancer sans tomber en ruines.
Mais l'espérance de vie du français moyen atteignant péniblement 77 ans, il me faut cependant constater que le verre n'est plus à moitié plein et que je n'ai jamais été aussi proche du vide... Par contre, il faut remercier nos gouvernants de réussir le tour de force de m'éloigner toujours un peu plus de l'âge de la retraite. Et la retraite de 40, en France, c'est quand même quelque chose, une débâcle comme on n'en fait plus ! je m'égare.
Avoir 40 ans en 2008 c'est fort heureusement pas encore le temps de l'exode et des privations. Il n'y a guère que les assujettis à l'ISF sur les routes des frontières, en route pour les paradis fiscaux qu'il est de bon ton en ce moment de dénoncer. A 40 ans, on se souvient ainsi des ducasses d'Auchel de son enfance quand Ducasse s'installe désormais à Monaco... On se rappelle "Hygiaphone", le premier téléphone alors qu'ils sont aujourd'hui tous portables. On se remémore les démarrages en côte des 4L en voyant passer ces curieuses Dacia. On évoque ces années glorieuses qui n'étaient que trente en se disant que la dernière dizaine est bien la plus dure. Et l'on voit défiler les éternels "Liban, Israel, retour de la croissance, menace chinoise et crise économique" qui ont bercé toute notre vie médiatique. On a vu venir le sida, grandir le cancer et naître Alzheimer tout en étant toujours là. C'est déjà une belle constance. Reste qu'à 40, on n'a guère la fièvre, l'exaltation des lendemains qui chantent. L'avenir se veut sombre et incertain ou peut-être veut-on pour moi que cet avenir soit ainsi. Un peuple malheureux cherche un sauveur, un recours qui le rassure, quel ennui s'il s'aventurait à être heureux et à ne pas se soucier des périls chaque jours annoncés ! Drôle de société qui vole au secours de ses institutions bancaires mais laisse mourir de faim un bon milliard d'anonymes qui ne comptent pas et ne rapporteront rien, ni audimat, ni matière première, ni élection. Etonnante religion que celle de l'argent et du pouvoir qui se soucie désormais bien peu du nom du prophête !
Mais bon à 40 ans vient la maturité qu'il ne faut pas nécessairement faire rimer avec fatalité. Il y a tant de choses encore à découvrir et à faire que le temps presse. Il n'est pas à la mélancolie. L'inquiétude n'est pas pour aujourd'hui, on la repousse volontiers à demain, à cette interrogation : quand nos enfants auront 40 ans, à quoi ressemblera leur univers ?
Alors autant agir un peu en commençant par des choses simples :
"Rendez-heureux une personne chaque jour, et en 40 ans vous aurez contribué au bonheur de 14 600 personnes" (Charley Willey)http://www.blogonautes.com/maj/40301-831f521f69721ffa54a05bb45aaad982 http://www.etoile-blog.com/rss-politique.php