Ben ouais, parce qu'il y a des jours comme ça: on s'engage avec une SEP, on met 4 jours à se requinquer parce que la fatigue SEP, c'est le syndrome de la Belle au Bois Dormant... Et puis parfois il y a plein de news à poster avant, comme ce médoc contre la leucémie qui stoppe et fait régresser la SEP, qui se confirme...
Et puis il y a des promesses qu'on veut tenir! Publier l'article ce soir!
Donc, samedi matin, j'arrive en TPMR privé (GIHP saturé) à la fac de sciences humaines de Stras (Univ. March Bloch, ma fac!). De loin, j'aperçois un petit groupe de personnes: Julie, collègue et assistante de Damien, le handi tétraplégique qui nous a pondu ce beau projet pour rendre visibles les sites accessibles France! Génial! Un caméraman, un photographe. Il y aura des vidéos et des articles: dans les DNA et le journal l'Alsace.
Je rappelle en passant que tous, nous sommes à un moment donné tributaire de l'accessibilité parfaite: accident, blessure,grossesse, maladie/handicap comme Damien, comme moi, ou vieillesse.
L'amphi accessible nous attend! J'y croise qualques handis que je ne connais as encore, puis en entrant, je fais la connissance de Damien, de Guillaume son assistant. Catherine, directrice de notre APF qui nous avait invités à participer, est là aussi. L'APF a prêté des fauteuils et Catherine aidera l'assoce le matin. On se salue, on prend nos marques.
Il y a pleeeeeeeeeeeeein de jeunes! Motivés! Motivés! Gonflés à bloc! Moi il y a 20 ans et valide! Tout pareil! Un jeune Comorien nous chantera une chanson de son île (c'est normaaaaal! Délicieusement décalé avec le contexte de l'opération, je souris à Catherine qui doit de poser des questions!)
Damien a l'habitude de réunir et de gérer des jeunes, de mobiliser des troupes avec ses amis. L'enthousiasme monte! Finalement, on aprend que les jeunes sont des adultes effectuant leur service civil, des jeunes d'Uni Cité que Damien semble connaître (il est rôdé le bougre!), des scouts de France (ce sont eux qui chantent, battent des mains etc... Ahhhhhhhhhhhh! Ok ok!)
Le silence se fait. Guillaume s'exprime. Il assiste Damien. Puis Damien. Silence total. J'écoute, moi prof, curieuse de la didactique choisie.
Ma directrice aussi, je le vois à son visage. On apprend.
Simple et direct, clair, pas de chichi. bien vu! On est encouragés à former des groupes de 3 dont un en titine (il y en a plein dans le couloir, prêtés par des assoces, Emmaüs et nous!)
Des diapos illustrent au tableau notre mission, si nous l'acceptons! (ah que ouais!) On a des fiches traces pour prendre des notes. Chaque groupe a un secteur à arpenter, une rue avec des commerces à recenser pour leur accessibilité! La fiche permet de noter largeur de portes, accès plain pied ou marche(s), la hauteur de celles-ci, la présence de WC adapté, de zones non accessibles, de meubles fixes non dégageables, de cabines d'essayage adaptées, d'autres obsrtacles tels les rayons, caisses etc... Bref, des zones où relever tout ce qu'il faut! Et une note double: accessibilité et accueil, sur 10!
Je forme spontanément un groupe avec une jeune qui fait son service civil, Héléna, et un cuistot scout, Sébastien, qui est cuistot dans un restau accessible de Schiltigheim, commune où je bossais. A tester lol!
On sera rejoints par Sixtine (scout oui oui!) plus tard.
Equipés d'un mètre à mesurer et de tickets bus-tram pour 24h, on part, après la photo de groupe souvenir et le cri de guerre "J'accèèèède!!!" (les jeunes sont en débardeur orange, marrant) et ont des autocollants JACCEDE.COM. On part au tram avec des dépliants info. On croise mon pote M. du taï-chi qui arrive en peinant et soufflant, tombé du nid et désabusé. On lui indique l'amphi... Il ne participera pas comme il avait prévu. Assis en titine, ça l'a traumatisé. Hémiplégique, il marche, mal mais il est bipède, et le regard des gens sur lui le traumatisera tellement qu'il rentrera et me rappellera l'aprem, en plein goûter d'adieu... Estomaqué. Le fauteuil, ça marque! Soit il vous bouffe, soit comme moi vous le bouffez et il devient votre accessoire limite de mode! D'autres ont témoigné l'aprem de ce vécu particulier, le regard déshumanisant des valides.