A Toulouse, le gouvernement, sous l'égide du Premier Ministre, annonçait en juillet dernier la création d’un fond d'investissements destiné à soutenir les PME aéronautiques touchées par la conjoncture internationale (à l’époque l’argument, c’était l’impact de l'échange dollar/euro). Le fond d'investissement doit/devait regrouper de grands industriels (Airbus, Safran par exemple) et les acteurs parapublics comme la Caisse des Dépôts et Consignations. L'objectif était d'atteindre les 100 millions d'euros selon le Secretaire d'Etat Dominique Bussereau. Cette annonce faisait suite à un autre discours du Premier Ministre d’octobre 2007 prévoyant déjà 600 millions d'euros pour les PME de l’aéronautique. Le mois de septembre est passé par là… avec son lot d’annonce de faillites, de plans d’économies... Maintenant, le président français a décidé la création d’un fond d’investissement stratégique pour enrayer la spirale de la crise économique, un « fond souverain à la française » ! Bonne nouvelle ! Espérons cette fois que la vision stratégique de nos dirigeants aille au délà d’un trimestre ; que les fonds vilipendés depuis quelques mois (ndrl, fonds souverains = armes de destruction économique massive) aboutissent à la construction d’une réelle stratégie française, de puissance économique. Nous sommes ici convaincus de l’intérêt pour la France et les entreprises françaises de disposer d’une source de financement propre à assurer leur développement. Cependant il ne suffit pas d’aligner 100 milliards d’euros sur la table pour gagner la bataille de la relance économique. Il faut une vision stratégique, globale, qui aille au délà du simple « on ne veut pas que nos entreprises soient pillées par des investisseurs étrangers ». La réalité : les économies européennes ont un besoin énorme de grands investisseurs étrangers. Et l’Etat ne peut pas être une réponse à tout. Un grand investisseur a besoin d’un cadre juridique stable et d’un climat de confiance avec le pays dans lequel il investit. Et la France est attractive de ce coté là ! Conclusion : Il faut doter le fond souverain d’une vision de stratégie de puissance économique. Sans renier les avantages des investissements directs étrangers.