Le Ultimate Spider-Man #60 est fraîchement arrivé dans nos kiosques. La saga Mort d'un Bouffon commence à prendre forme.Il faut plus que les cellules du Triskelion pour contenir Norman Osborn. Le type, en perpétuelle évolution, profite de l'absence de Fury pour se faire la malle. Mais n'est pas forcément bouffon qui l'on croit. Norman, lui, sait comment rebondir. Une fois libre, il va attaquer Fury, les Ultimates et tout l'appareil d'état, en manipulant les media.Chez les Parker et les Watson, c'est la fuite en avant. Alors que tante May et Mary Jane sont envoyées se faire voir là où les bouffons ne ricanent pas, Peter enfile son costume et tombe sur ce brave "ampère-pépère", alias Electro. Le pauvre Spidey va apprendre à ses dépens que les dictons changent aussi dans l'univers Ultimate.Araignée du matin, chagrin. Araignée du soir, poisse encore plus noire.Suite donc de la saga entamée il y a deux mois (lors du passage de témoin évoqué ici). L'immuable Bendis reste aux commandes niveau scénario et Stuart Immonen fait de son mieux pour faire oublier Bagley. Il ne s'en sort d'ailleurs pas mal pour quelqu'un qui a sur le dos la trace d'un si marquant - et durable - prédécesseur.Cette découpe paninienne (voulue par le rythme bimestriel de la VF) a du bon car elle permet de terminer le second épisode presque comme le premier a commencé, dans une sorte de roque jouissif et involontaire (en ce qui concerne les protagonistes). Bendis, à travers Osborn, se permet une attaque directe contre le fameux quatrième pouvoir, à savoir les sacro-saints media. La manipulation prend peut-être encore plus de sens en France qu'aux Etats-Unis tant les journaux télévisés, chez nous, sont navrants. Un petit truc à tester chez vous : suivez un "journal de 20h00" avec un carnet et un crayon à la main, faites un trait dès que vous apprenez quelque chose...le bilan est évidemment désastreux à la fin de ce long et pitoyable tunnel, mais dites-vous bien que ce n'est rien en comparaison des erreurs, approximations et mensonges que vous aurez estimés être des infos. Mais bon, dans un pays où une profession entière vénère un PPDA capable de monter et présenter, sans rictus de honte, de fausses interviews, il n'est pas étonnant de constater que la "déontologie" de la base est aussi vérolée qu'une vieille pute bon marché. Bon, après, chacun met son zgueg là où il veut. Et où il le mérite, au moins un peu. ;o)Comment ça je profite exagérément de cette chronique pour régler mes comptes avec une profession ? Carrément pas ! Déjà, être nul et faire de l'audience quand même, ça n'a jamais été une profession. Juste une triste constatation. Pour en revenir à Bendis et Immonen, le mélange a l'air de plutôt bien prendre. Les deux épisodes du mois ne sont pas les meilleurs de la série mais ils se suivent sans déplaisir, offrent leur lot de surprises et, signe ultime, donnent envie de tourner la page pour en savoir plus.Un boulot honnête quoi. Tout le monde ne peut pas forcément se vanter de leur arriver aux cou...oups, à la cheville. Surtout la cheville gauloise, cette articulation à géométrie variable et à inflammations absurdes."La différence entre littérature et journalisme, c'est que le journalisme est illisible et que la littérature n'est pas lue."Oscar Wilde.