Les adaptations de jeu vidéo au cinoche ont toujours donné lieu à des grosses daubes peu reluisantes dans le pire des cas, à des films chiants dans le meilleur. Le candidat du jour se nomme Max Payne. Du nom de son héros, le jeu décrit un flic torturé qui va faire payer cher un drame familial à beaucoup, mais alors beaucoup de monde. Le personnage est sympa, l’univers aussi… mais est-ce suffisant pour faire un bon film ?
Max Payne – Chiant et mou du genou
Max Payne, un flic qui bosse un peu trop, décide de quitter son travail pour se consacrer à sa famille. Mais en rentrant chez lui, il tombe sur une bande de camés qui viennent de massacrer sa femme et son fils. Max décide de reprendre son boulot et de faire tomber le pourri qui inonde la ville d’une nouvelle drogue.
Le jeu vidéo Max Payne a une place de choix dans ma ludothèque. Moi qui, en général, finit ce genre de jeu puis ne les ressort plus jamais, avoue avoir réinstallé celui-ci à plusieurs reprises, juste histoire de me refaire une partie. La force du jeu est de proposer une ambiance très noire, un héros autodestructeur qui carbure aux antidouleurs et une narration adulte et passionnante. On est loin du pan pan boom boom décérébré habituel.
La transcription sur grand écran d’un univers aussi riche semble donc plutôt facile à faire. Sauf que… Sauf qu’on ne raconte pas un jeu vidéo comme on raconte un film. Surtout que le jeu utilisait une narration très Comic Book. Le choix du scénariste a été de se concentrer sur la découverte progressive par Max de la raison qui rend totalement fou les camés qui testent cette nouvelle drogue.
Là où le film a une valeur ajoutée, c’est en rajoutant des visions cauchemardesques, celles de ces anges de l’apocalypse, poussant au suicide ceux qui auraient un peu trop consommé. De très belles créatures que la bande-annonce mettait particulièrement en valeur. Mais alors qu’on était en droit de s’attendre à un traitement de haute volée, avec des enjeux narratifs forts, on a juste le droit à un gros complot avec un méchant de service deviné au bout de trois minutes. De même le concept pourtant génial des anges sert juste à servir quelques plans fourrés aux CGI mais ils ne sont jamais vraiment utilisés.
En fait, Max Payne est un fourre-tout, empli de bonnes idées jamais exploitées. Que ce soit la présence fugitive d’Olga Kurylenko, l’alter égo féminin de Max jamais utilisé, le concept de Valkyrie à peine effleuré… Bref un gros gâchis qui fait qu’on s’ennuie ferme en attendant que ca décolle. Les scènes d’action arrivent même à être particulièrement chiantes car cousues de fil blanc. Un comble pour un film d’action !
Mais la vraie fausse bonne idée c’est surtout d’avoir casté Mark Wahlberg pour le rôle principal. Ce mec peut être un excellent acteur lorsqu’il est bien dirigé, mais autrement, son passé de Boy’s Band ressurgit et il n’affiche qu’une ou deux expressions au compteur. Ce qui est bien trop insuffisant pour dépeindre la complexité du personnage… Et là, on à clairement à faire à la deuxième option.
Max Payne est donc raté, mais pas comme les autres adaptations de jeux vidéos. Il est juste un film médiocre et mineur, là où les autres sont des ratages monumentaux. Il a par contre un effet positif : me donner envie de réinstaller Max Payne pour refaire une partie…
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