Le Khalife général de Taïba (Marsasoum, Sédhiou), El Hadj Moustapha Sylla, appelle les émigrés sénégalais à communiquer avec leurs enfants nés en France à travers les langues africaines, estimant que ’’le défi des parents, c’est de forger des hommes de demain sur qui la société peut compter’’.
’’Laissez l’école et la rue parler la langue française à vos enfants, mais dans vos maisons, de grâce, parlez leurs vos langues’’, a récemment fait valoir le guide religieux aux cours d’une conférence religieuse à Bordeaux. ’’Les immigrés ont fait beaucoup de sacrifices pour leurs enfants. Mais le drame est que ceux-ci ne comprennent pas les langues de leurs parents. Ils ne connaissent pas l’Afrique, encore moins sa culture. Ils ne savent pas quelles sont les priorités du continent’’, a-t-il souligné dans un texte transmis à l’APS.
El Hadj Moustapha Sylla a passé un séjour de près d’un mois en France (15 septembre au 10 octobre) pour animer une série de conférences religieuses sur les thèmes de l’éducation, du mariage et de la parenté.
Le guide religieux, qui a assimilé l’éducation à un ’’cadeau que Dieu a offert à tous les descendants d’Adam’’, a soutenu qu’elle est ‘’le fondement de toute chose’’. Il suffit de voir les animaux pour se rendre compte qu’ils leur manquent ce fondement précieux, a-t-il indiqué.
’’C’est pourquoi, a-t-il expliqué à Bordeaux, quand un animal met bas, les petits se dispersent dans la nature. Or, Allah a créé l’homme pour qu’il fasse l’apprentissage de l’humanité au sein de la société ’’.
’’En confiant un enfant à un couple, Dieu met entre les mains des parents, souligne le marabout, une lourde responsabilité : celle d’éduquer leur fils pour en faire un être sociable’’, a encore indiqué El Hadji Moustapha Sylla.
Selon lui, ’’le préalable à tout cela, c’est d’avoir un bon couple. Ce n’est pas un hasard si Dieu a laissé à l’homme ou à la femme le libre choix de son épouse ou époux’’.
’’Le mariage doit être précédé d’une période d’observation au cours de laquelle les futurs conjoints vont apprendre à se découvrir, à se connaître pour voir si leur comportement peut déboucher sur un esprit de tolérance, d’amour et de solidarité’’, a-t-il en outre dit.
’’Le couple solide, a réitéré le Khalife général de Taïba, est le socle sur lequel repose la bonne éducation des enfants’’.
’’On arrive dans le pays d’accueil avec notre comportement, notre culture, notre religion. La plus grave erreur est de se renier, en adoptant une autre culture, surtout dans ce qu’elle a de mauvais. Non, vous devez rester vous-mêmes, en prenant à l’autre ce qu’il a de meilleur et laisser ce qu’il a mauvais’’, avertit le religieux. ‘’Dans dix ans, ces enfants vont devenir des +Français noirs+, Ils ont reçu une mauvaise éducation. Ils ne savent rien de l’Islam et de leur culture. Il y a des Mohammed, Ismaël, Boubacar etc, mais est-ce des musulmans ?’’, s’est ainsi interrogé le marabout.
’’Malheureusement, la rue est devenue leur école où ils rencontrent d’autres Français qui n’ont pas reçu une bonne éducation. Les Français bien éduqués ne sont pas dans les rues, ils sont chez eux’’, a-t-il encore fait valoir.
Source: APS Mercredi 22 octobre
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 01 novembre à 13:23
Il a pas tort. C'est important, de parler sa langue d'origine. C'est une richesse, et plus on parle de langues, plus on peut en apprendre. c'est comme la gymnastique. Mais le problème (à mon sens) n'est pas tant qu'ils soient ou pas des musulmans, mais qu'ils sachent ce qu'est l'éthique. Si les français de souche (!!!) ne le savent pas déjà, c'est pas avec eux qu'ils vont l'apprendre. Or, j'ai parfois l'impression que l'islam est une religion sans morale: juste des obligations rituelles, mais pas de conscience de ce que nous sommes dépositaires et héritiers de nos actes.