Comme toujours, cet article contient de nombreux spoilers sur les événements relatés dans la saison, donc les personnes ne voulant pas en apprendre trop feraient mieux de passer leur chemin.
Sept ans. Cela fait déjà sept longues années que la série relatant la jeunesse de Superman est présente à l’écran et que son succès ne se dément pas. Et le plus étonnant dans tout ça, c’est que la série s’améliore de saison en saison, au lieu de péricliter comme beaucoup le font après quelques années (remember Nip/Tuck ?). Si la saison 6 tenait la plupart de ses promesses, elle se terminait sur un cliffhanger un peu faiblard. Difficile en effet de croire à la mort de Lana, ou à celle de Chloe, mais en revanche l’apparition d’un nouveau super-vilain est toujours bienvenue. Il s’agit donc ici de Bizarro, un évadé de la zone fantôme ayant réussi à recopier les pouvoirs de Clark. Bien évidemment, le premier épisode de la saison 7 reprend là où la précédente s’était terminée. Et si celui-ci souffre une fois de plus du « syndrome Smallville » (à savoir expédier en 45 minutes des intrigues passionnantes et tuer le nouveau super vilain en trois coups de latte), ce n’est que pour mieux lancer de nouvelles pistes et surtout cacher le jeu des scénaristes. Car il semblerait que ceux-ci ont enfin appris de leurs erreurs et livrent ici non seulement la meilleure saison de la série, mais aussi une des meilleures saisons de l’an dernier, toutes séries confondues. Explication.
Première nouveauté de poids, l’introduction du personnage de Kara, cousine de Clark, que les fans de Superman connaissent mieux sous le nom de Supergirl. Un personnage essentiel de la mythologie du bonhomme en collants, que les scénaristes prennent soin de développer tout au long des vingt épisodes de la saison. Car si Clark est un homme posé et réfléchi, Kara est bouillonnante et fougueuse, n’hésitant pas à se jeter dans la mêlée, souvent à ses dépends. Un personnage excellemment interprété par la jeune Laura Vandervoort et qui apporte une nouvelle dynamique au show, l’empêchant de s’enfermer dans une routine narrative malvenue. Le personnage de Kara permet aussi quelques pointes de sadisme des scénaristes, qui n’hésitent pas à jouer avec les attentes du spectateur assidu (voir l’épisode dans lequel elle convainc presque Clark d’enfin apprendre à voler).
Deuxième bon point et très grosse surprise pour ma part, la quasi-disparition du fameux « syndrome Smallville ». En effet, dans cette saison l’intrigue prend une ampleur inattendue et les scénaristes n’hésitent pas à ramener des personnages que l’on croyait définitivement disparus. Pete Ross, tout d’abord, qui revient dans l’épisode Hero faire un petit coucou à son pote Clark. Un retour malheureusement assez foiré dans un des épisodes les plus faibles de la saison. Il y a ensuite Lana qui revient très logiquement d’entre les morts, ayant en fait feinté sa mort (on s’en serait pas douté) pour échapper à l’influence de Lex. Sa relation avec Clark prend un nouveau tour puisque les deux tourtereaux finissent par enfin sortir ensemble. Mais bien évidemment, vivre avec le héros parfait n’est pas des plus facile, comme la belle l’apprendra à ses dépends. Oliver Queen, alias Green Arrow, vient lui aussi faire un petit détour par Metropolis le temps d’un épisode, et sa présence est suggérée plusieurs fois. Mais la vraie surprise vient du côté des méchants. Tout d’abord, le fameux Bizarro, qu’on croyait comme d’habitude éliminé dès le premier épisode de la saison, n’est en fait pas mort et reviendra semer un peu de chaos quelques épisodes plus tard. Très étonnant de la part de l’équipe de Smallville que de ramener ainsi un méchant. Encore plus étonnant, et beaucoup plus jouissif est le grand retour de Brainiac, toujours incarné par l’excellent James Marsters. Un Brainiac en pleine forme qui complote dans l’ombre pendant une bonne partie de la saison avant de faire éclater son plan au grand jour : détruire Clark avant qu’il ne soit envoyé sur Terre et permettre ainsi le retour de Zod. Une série d’épisodes palpitants qui retrouvent enfin l’esprit comics : des supers vilains increvables avec des plans diaboliques de domination de la planète.
Mais une fois encore, le personnage qui se taille la part du lion est celui de Lex Luthor. Un Lex qui passe par plusieurs phases cette saison, d’abord tente de revenir du côté du bien suite à son sauvetage par Kara, puis qui s’enfoncera inexorablement du côté obscur, jusqu’à commettre le crime ultime du parricide. Michael Rosenbaum excelle une fois de plus à apporter un jeu nuance à ce génie du Mal, et évite de tomber dans la caricature grotesque et grandiloquente. Son Lex Luthor est réellement effrayant mais néanmoins terriblement humain et faillible. Tous ses actes ne sont finalement guidés que par le manque d’affection dont il a bénéficié de la part de son père et dont il découvrira ici l’origine. Une découverte qui renforcera sa haine envers Clark (le fils de remplacement de Lionel) et le conduira jusqu’à un cliffhanger hautement redouté (bien que manquant un chouia de spectaculaire).
Bref, malgré quelques défauts récurrents du show (la disparition soudaine de certains personnages comme l’allié martien de Clark, des pistes intéressantes éludées comme les pouvoirs de Chloe), cette saison réussit enfin à être totalement enthousiasmante. On suit avec passion les divers rebondissements, le rythme est très soutenu, les clins d’œil à la BD sont nombreux (voir l’épisode où le héros enfile enfin son « costume » de Clark Kent avec la carte de presse, le costard et les fameuses lunettes), la mythologie prend enfin tout son sens et les personnages sont plus attachants que jamais. En clair on attend avec beaucoup d’impatience la prochaine saison pour voir si la série va continuer sur sa lancée…
Note : 9/10