Mesic paie 70.000 kunas pour souffrances morales
Zagreb - Le Président de la République de Croatie Stjepan Mesic devra payer 70.000 kunas en guise de réparation à l'avocat français d'origine croate Ivan Jurasinovic, pour souffrances morales qu'il lui a infligées par une déclaration remontant à 2006, lorsqu'en s'adressant aux journalistes il avait dit à propos de Jurasinovic :
"Je lui conseillerais quand il viendra à Zagreb, de se rendre à Vrapce, car une aide efficace peut là-bas y être administrée aux gens comme lui. Ce sera une occasion formidable, cela ne lui coûtera pas cher". Un tel jugement a été rendu au tribunal d'instance de Zagreb par le juge Nikola Raguz, et le président devra par ailleurs payer 5.500 kunas de frais judiciaires.
Rappelons que lors de l'audience précédente Jurasinovic avait donné sa déposition, dans laquelle il déclarait que cette déclaration, outre qu'elle l'avait offensé, avait sérieusement nuit à sa réputation en France et l'avait marqué comme "avocat fou".
Jurasinovic avait alors compris la déclaration de Mesic comme une menace, tout en déclarant que la Croatie est un pays où avait régné un régime communiste, et que dans un tel régime les gens étaient "fourrés dans des asiles rien que pour y disparaître". Le jeune avocat français a dit qu'il estime que la situation en Croatie est toujours telle. [sic]
Le litige entre Mesic et Jurasinovic s'était produit en raison de Marin Tomulic, un ancien marchand d'armes ainsi que le client de Jurasinovic. En effet, Jurasinovic en tant qu'avocat de Tomulic avait déposé une plainte contre Mesic, à laquelle le président avait réagi par la déclaration sur la "folie" de l'avocat. Quant à Tomulic, Mesic l'avait qualifié de "criminel de réputation internationale".
Mesic n'a pas donné sa déposition devant le tribunal, car le juge Raguz lors de l'audience précédente avait décidé que cela n'est pas nécessaire.
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Source : Jutarnji list, le 23 octobre 2008.
[Il semblerait que le président Mesic ait encore eu la langue un peu trop pendue. Cela n'empêche pas l'avocat Jurasinovic et son client d'être liés aux milieux émigrés violemment anticommunistes et nationalistes. On peut notamment retrouver les commentaires de Marin Tomulic, le marchand d'armes qui s'est enrichi lorsque la Yougoslavie s'est effondrée dans le sang, sur le bloc conspirationniste 45 lines. Il y répand la thèse que l'assassinat d'Ivana Hodak et les remplacements de ministres subséquents ne sont rien d'autre qu'un coup d'Etat ayant été fomenté par Mesic, et autres fariboles du genre.]