Aller voir le dernier Woody Allen, c’est un peu comme revoir un vieux copain. Comme si on s’était vu la veille et qu’on avait toujours le même plaisir à se retrouver, toujours autant de bagou. Bien sûr, il y a toujours le risque d’être déçu, que la magie n’opère plus. Mais ce n’est pas le cas dans ''Vicky Cristina Barcelona'', le dernier film du grand et prolifique cinéaste new-yorkais, plus européen que jamais. J’étais curieuse de voir comment Woody Allen filmerait Barcelone. Dès le début du film, il ne craint pas les plans « carte postale » et c’est surtout l’architecture excentrique de Gaudi qui semble l’inspirer : la Sagrada Familia, le park Güell, la Pedrera. On boit beaucoup de vin dans ce sulfureux marivaudage catalan. Ce n’est d’ailleurs pas sans conséquence sur le destin des deux (belles) héroïnes du film : Vicky, la brune (Rebecca Hall), Cristina, la blonde (Scarlett Johansson), que tout oppose. Beaucoup d’ivresse donc, dans cet excellent cru cinématographique. Il y a des films qu’on aimerait voir en salle avec un bon verre de vin ; un verre de rioja en l'occurence. Une licence 4 à réformer ?
Photos : La Sagrada Famila, oeuvre inachevée de Gaudi. Casa Milà, “La Pedrera” (1906-1912).