C’est une véritable fronde qui se forme contre la Ministre de la Justice. L’Union Syndicale des Magistrats qui a boycotté la réunion à Metz lundi dernier, les avocats qui la siffle vendredi dernier lors de son discours à Lille, le personnel pénitentiaire mécontent face à l’insuffisance de moyens humains et financiers accordés à l’univers carcéral... Un vent protestataire et justifié souffle durant cet automne mouvementé pour la Ministre qui se voit contrainte de lâcher du leste. Ainsi les syndicats pénitentiaires n’appliqueront pas leurs actions de blocage des prisons en raison des récents engagements pris par la Garde des Sceaux : création d’un audit visant à faire un état des lieux des besoins dans les établissements pénitentiaires, création de groupes de travail sur les conditions d’exercice des personnels pénitentiaires (les conclusions de ces rapports devraient voir le jour à la mi-janvier) moyens financiers supplémentaires.
Quant aux magistrats, fait rarissime, ils manifestent aujourd’hui contre la politique de Rachida Dati du « tout sécuritaire et tout carcéral » dans de nombreuses villes françaises. Viscéralement attachée à la séparation des pouvoirs (formation de juriste oblige) il me semble qu’une justice qui ne dispose plus de sa totale indépendance, qui subit des pressions hiérarchiques et c’est l’idée même de la Démocratie qui est alors en danger…