Un congrès pour rien ?

Publié le 23 octobre 2008 par Marc Vasseur

Nous sommes à trois semaines du dénouement d’un congrès que je qualifie volontiers de farces et attrapes. Au fond tout semble désormais en place pour un résultat sans résultat alors que chacun appelait de ses vœux à une profonde rénovation.

A lire, à écouter, un constat… le militant est désespérément absent de ce théâtre tragi-comique et heureusement que la crise est arrivée sinon je ne vous dit pas l’ambiance maison de retraite dans lequel nous serions.

Alors chacun essaye bien de se persuader de la fameuse dynamique qui sied à toutes les motions, la vérité me parait hélas beaucoup moins rose (désolé pour le jeu de mots à deux balles). Ce soir, à Lille on a la présentation des motions… on devrait atteindre les 300/400 militants… waouhhh…sauf que l’arrondissement de lille c’est combien de division 2500/3000 adhérents ? Ca ne fait pas lourd sachant qu’en plus il y aura eu pas mal de retape pour le faire venir le camarade (toutes motions confondues). En prime, on ne peut pas dire que le débat fasse un carton dans les sections.

Ce scénario revient désormais régulièrement : il y a la scène où nos dirigeants/acteurs s’essayent à différents registres devant des tribunes de plus en en plus clairsemés… nos spectateurs sont las, absents d’un parti où ils se demandent si ils comptent encore.

Pour une partie d’entre-deux, machinalement renouvelle sa carte jusqu’au jour où on oublie car ce lieu de convivialité, de fraternité, de chamaillerie a disparu au profit des quelques uns, toujours prompts à être candidat à tout à rien.

Ce nouveau congrès sera-t-il alors l’occasion d’une nouvelle hémorragie d’adhérents/militants où simplement de départs sur la pointe des pieds avec juste ce qu’il faut de résignation et de déception.

En même temps, nos cadres savent gérer cela puisque enfermés dans leur tour de Solférino, ils continuent tranquillement comme avant, avec cette force d’inertie qui leur est propre. Loin de nos doutes, de nos interrogations, encore plus loin du citoyen qui lui ira grossir le flot grandissant de l’abstentionnisme, ils gèrent car comme chacun le sait celui qui s’absente à toujours tort.

J’en viens à me demander si cette crise n’a pas eu un coté salvateur, permettant de masquer la vacuité dans lequel s’enlise le PS… Grâce à elle, « on » a trouvé un motif pour s’empailler mais on sent bien que le cœur n’y est pas, car parallèlement elle montre toute l’étendue du marasme interne dans lequel nous sommes. Suis-je un mauvais socialiste en disant que loin de l’avoir réellement anticipé, cette profonde crise du libéralisme, nos dirigeants l’ont subie.

En 1981, nos parents espéraient changer la vie, aujourd’hui nous espérons juste changer un peu le PS… splendeurs et misères du militant.