Ce qu'il risque ? Selon le code pénal, l'outrage est passible d'une amende de 7.500 euros et d'une peine de prison de 6 mois.
Il avait brandi une pancarte « Casse toi pov'con », le 28 août, lors du passage de Nicolas Sarkozy à Laval. Il est jugé aujourd'hui.
Le 28 août, Nicolas Sarkozy est à Laval pour annoncer la mise en place du Revenu de solidarité active. Hervé Éon, militant PRS (Pour la République sociale), ancien conseiller général socialiste de Mayenne, se rend à bicyclette à la manifestation organisée contre le président de la République. Il tient sous sa veste une pancarte qui fait référence à l'injure présidentielle lancée lors du Salon de l'agriculture, à Paris.
Repéré, Hervé Éon est interpellé par deux policiers en civil. « Un policier me lâche un bras, je vois une voiture immatriculée 75, aux vitres fumées. Je sors mon carton et le brandis », raconte le militant. Ce jour-là, il n'ira pas à la manif, mais au poste de police, d'où il ressort avec une convocation à comparaître devant le tribunal, pour offense au président de la République.
Il raconte son histoire à ses amis, puis sur Internet. Un collectif d'organisations politiques, syndicales et citoyennes se met en place. Des autocollants se vendent comme des petits pains.
Une pétition de 3 900 signatures
Une pétition de soutien recueille 3 900 signatures. Hervé Éon se définit comme un « altersocialiste qui aime la provocation à condition qu'il y ait du fond ». Ses détracteurs le considèrent comme un anti-tout, antinucléaire, anti-OGM. Mais... pour les sans-papiers.
Ce jeudi, à 14 h, sa défense sera assurée par Me Dominique Noguères, avocate au Barreau de Paris, vice-présidente de la Ligue des Droits de l'homme. Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l'Essonne et président de PRS, est cité comme témoin de moralité.
Dehors, le collectif de soutien appelle à un rassemblement à partir de midi, devant le palais de justice. Kaar Kass Soon, musicien lavallois, interprétera sa chanson « Casse toi pov'con », écrite au lendemain du passage du Président au Salon de l'agriculture.
Noëlle COUSINIÉ.