L’histoire est née en début 2008. Jacques Glénat et Luc Besson se sont rencontrés au moment de la création de Septième Choc, la nouvelle collection et édition BD de Luc Besson. Les patrons de deux affaires familiales ont depuis appris à se connaître et à s’apprécier. De leur complémentarité d’intérêts naît une nouvelle structure capitalistique commune.
En représentant l’ensemble des catalogues du Groupe Glénat (Glénat, Vent d’Ouest, Drugstore…) en matière de droits audiovisuels, cette nouvelle entité Europa Glénat devrait permettre de produire ou coproduire des films pour le cinéma ou la télévision avec EuropaCorp et/ou d’autres producteurs, mais aussi d’acquérir des droits audiovisuels qui viendraient compléter le catalogue, notamment dans le domaine du manga. La société sera gérée par Eléonore de Prunelé. Elle a réalisé son parcours professionnel dans le domaine des acquisitions de droits cinématographiques à Los Angeles chez United Talented Agency et à Londres chez Universal Studios.
Luc Besson, Jacques Glénat et Eléonore de Prunelé © Manuel F. Picaud / Auracan.com
Glénat apparaît comme le grand gagnant de cette union. Alors que la maison grenobloise a déjà cédé des droits par le passé, peu de BD ont été finalement adaptées à l’écran, notamment en raison du manque de savoir-faire. Déjà, Luc Besson envisage de réaliser un film par an à partir du catalogue BD, mais il apporte aussi sa compétence et son expérience pour professionnaliser et intensifier les projets d’adaptation. Le premier film porté à l’écran avec un scénariste américain devrait être les Enchaînés, une série policière de 4 tomes parus chez Vents d’Ouest et écrite par Joël Callède et dessinée par Gihef. Luc Besson avait déjà participé à l’adaptation de Michel Vaillant au grand écran en 2003. Par ailleurs, cette alliance devrait assurer une meilleure position à l’éditeur pour négocier la cession globale des droits d’édition et audiovisuels des mangas, à l’heure où les éditeurs se battent sur ce marché en Europe et les Japonais font mine de s’installer directement sur ce marché. Un voyage conjoint à Tokyo est déjà prévu dans cet objectif. De son côté, Luc Besson ne manque pas de matière, recevant 1200 scripts et 400 romans par an, alors qu’il ne réalise qu’une douzaine de films par an.
Si on en juge par le nombre d’auteurs présents lors de la conférence de presse, nul doute que le sujet passionne la profession. Il y avait notamment Alex Alice, Laurent-Frédéric Bollée, Pierre Boisserie, Didier Convard, Eric Corbeyran, Xavier Dorison, Jack Manini, Fabien Nury, Sylvain Vallée, Georges Wolinski, … Et Jacques Glénat de conclure, « l’adaptation audiovisuelle est le rêve de tous. »