Voici un communiqué diffusé il y a quelques jours par le député UMP Jacques Remiller, qui n'a toujours pas été repris par les médias :
"La fin justifie t'elle les moyens ?
Mardi dernier, le 1er «bébé-médicament», prénommé Javier, est né en Espagne. Il est, selon les scientifiques, le :«fruit de la sélection in-vitro d'un embryon exempt de l'anomalie génétique dont souffre son frère aîné de six ans». Le sang de son cordon ombilical a en effet été transmis à son grand frère dans l'espoir de le guérir de sa maladie, une bêta-thalassémie majeure, forme grave d'anémie génétique. Si l'on peut se réjouir de cet espoir de guérison d'un petit garçon, il ne faut pas oublier que ce type de pratique - qui a été légalisée en France par un amendement gouvernemental lors de la discussion du projet de loi sur la bioéthique en 2004 - pose des interrogations éthiques importantes.
Tout d'abord, il faut rappeler que cette sélection ne se fait pas au profit de l'enfant à naître : le bébé médicament est investi d'un espoir qui fait peser sur lui l'injonction de sauver son frère ou sa soeur ainée. Non seulement il ne doit plus sa vie au seul désir le concernant mais à la mission pour laquelle il a été conçu. S'il n'arrive pas à accomplir sa mission de sauveur, il risque de se sentir défaillant et coupable, voire inutile et indigne de vivre.
Cette instrumentalisation constatée au travers du tri embryonnaire fait du bébé médicament une victime, et les psychiatres envisagent logiquement des troubles spécifiques pour ces personnes. On peut par ailleurs s'interroger sur l'avenir des embryons surnuméraires détruits ou congelés après le tri embryonnaire..."