Nouvelle pièce à charge pour l'ex-direction de l'Ecureuil. Le Nouvel Observateur est parvenu à mettre la main
sur une copie du rapport de l'inspection générale des Caisses d'Epargne, qui a été remis aux membres du Conseil de surveillance de la Caisse nationale des Caisses d'Epargne. Selon l'hebdomadaire,
ce rapport est accablant pour l'Ecureuil qui aurait tenté de minimiser l'affaire en la qualifiant d' «incident de marché» lors de l'annonce des pertes. Le Nouvel Observateur, qui se réfère à la
copie, mentionne qu'il y a eu «un nombre important de défaillances de contrôle interne», et des «alertes ignorées».
Alors que l'activité de trading sur compte propre était amenée à disparaitre fin 2008, un trader avait dès la mi-septembre enfreint l'interdiction de poursuivre les activités de trading en
prenant des positions risquées sur les marchés. S'ensuit alors une multitude de défaillances dans la chaîne hiérarchique. Malgré plusieurs alertes - plusieurs personnes étaient averties de la
situation - les hauts responsables n'ont pas réagi pour couper les positions et ont laissé le jeune opérateur gérer son portefeuille sans regarder de plus près les positions prises.
Le 2 octobre, le comité des risques de marché de la CNCE constatait déjà une forte dégradation de la situation, mais aucune action n'avait été effectuée.
Ce n'est que le 13 octobre que le groupe mesure véritablement l'étendue des dégâts. Les pertes sont évaluées à 120 millions d'euros et le jeune opérateur remet sa démission. La CNCE s'empresse de
boucler les positions et décide de prendre ses contreparties à l'extérieur du groupe. Au final, les pertes se monteront à 695 millions d'euros.
Selon le Nouvel Observateur, l'Ecureuil ne serait pas le seul établissement à avoir perdu beaucoup d'argent dans les activités de trading en octobre, ce qui aurait en
fait poussé Christine Lagarde, la ministre de l'économie, à débloquer 10,5 milliards d'euros pour les banques.
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