Après l'Irlande en 2001, la Pologne en 2003 et le Portugal en 2004, le "bateau de l'avortement", navire de l'association Women on Waves, a quitté Valence après avoir permis pendant 4 jours à des immigrées et des jeunes filles de tuer leur enfant. L'arrivée jeudi du navire ancré dans les eaux internationales à 12 milles du port espagnol, a été l'occasion de manifestations d'adversaires de l'avortement, notamment de l'association espagnole Provida. Une centaine de personnes ont scandé des "Fascistes!" et "Assassins!", tandis qu'un petit bateau à moteur tentait d'empêcher le navire d'accoster. Rita Barbera, le maire de Valence, avait qualifié sa venue de "provocation qui suscite l'indignation".
Rebecca Gomberts, fondatrice de Women on Waves, a refusé de préciser le nombre des femmes venues à bord ayant bénéficié d'une pilule contraceptive.
"Les femmes qui sont venues à bord n'avaient pas les moyens de se payer des cliniques privées en Espagne. Il y avait beaucoup d'immigrées, et de filles de moins de 18 ans".
Sur ce bateau, sorte de clinique flottante, qui bat pavillon des Pays-Bas, les avortements pratiqués se font dans le cadre de la loi néerlandaise, plus libérale que la législation espagnole en la matière. En Espagne, l'avortement est dépénalisé depuis 1985 mais seulement en cas de viol (avortement dans un délai maximum de 12 semaines de grossesse), de malformation du foetus (22 semaines) et lorsqu'il y a "danger pour la santé physique ou psychique de la mère" (sans limitation de durée).