Le traité de Lisbonne n'étant pas entré en vigueur, l'Europe ne disposera pas d'un président du conseil, élu pour 2 ans et demi. L'Union va continuer d'être dirigée par des présidences semestrielles. Le 1er janvier 2009, elle se retrouvera dans les mains des eurosceptiques tchèques Vaclav Klaus et Mirek Topolanek, puis des Suédois, hors de l'euro. Pour couronner le tout, la Commission sera en fin de mandat, avant les élections européennes de juin 2009.
Nicolas Sarkozy a annoncé une feuille de route en décembre pour résoudre le problème de la présidence tournante. L'Eurogroupe n'a aucune existence juridique et peut donc se doter d'une présidence sans traité institutionnel. La solution la plus audacieuse pour diriger ce forum consisterait à procéder à une élection. La seconde, plus simple, serait de décider que la France continue d'exercer la présidence au niveau de la zone euro, jusqu'à ce que la présidence de l'Union revienne à un pays ayant la monnaie unique, ce qui sera le cas le 1er janvier 2010, avec l'Espagne. Cette deuxième thèse semble naturelle au secrétaire d'Etat aux affaires européennes Jean-Pierre Jouyet, qui rappelle que les Belges ont dirigé un an l'Eurogroupe, en 2001, suppléant la présidence suédoise qui n'est pas dans l'euro. De même, les Grecs avaient remplacé en 2002 les Danois. Nicolas Sarkozy inviterait le premier ministre britannique, pour que la City, première place financière d'Europe, soit à bord.
Outre l'Eurogroupe, M. Sarkozy voudrait utiliser un argument analogue pour présider l'Union pour la Méditerranée jusqu'à ce que vienne le tour de l'Espagne : Suède et République tchèque ne sont pas riverains de la Méditerranée.