Le tribunal de grande instance de Paris doit rendre aujourd’hui son jugement dans le cas de deux demandes d’adoptions simples croisées. Une façon pour deux femmes homosexuelles, quadragénaires, de faire admettre que leurs enfants (3 ans et 2 ans) sont frères et sœurs.
Vivant ensemble depuis 2000, elles ont fait le choix d’une insémination par le même donneur, un père inconnu. Pour cette raison, la justice ne reconnaît aucun lien de sang entre leurs enfants. Et se contente de reconnaître chacune comme la mère de son propre enfant. Là où les choses sont plus complexes, c’est que le Trésor public et les allocations familiales reconnaissent le foyer de Béatrice et Anne. L'argument des mères, c'est qu'en cas de décès de l'une, l'autre n'aurait aucun droit sur l'enfant orphelin. Et c'est bien le problème : ces femmes cherchent à faire valoir leurs droits sur des enfants et non à faire valoir le droit des enfants. Pour les concevoir, elles ont outrepassé le droit français en partant se faire inséminer à l'étranger, elles n'ont pas permis à ces enfants de connaître leur père, et elles veulent que la justice cautionne cet égoïsme forcené.