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Affaire DSK : le piston puni ?

Publié le 22 octobre 2008 par Lheretique

Autant  j'estime que DSK n'a pas à être attaqué sur ses moeurs, et je donne sur ce point la primauté aux Français sur les Anglo-saxons, autant, en revanche, sur la seconde affaire, j'espère pour lui qu'il ne s'agit pas d'un coup de piston à une amie de famille, et, sur ce second point, c'est aux Anglo-Saxons que je donne raison.

Il y a une détestable tradition de pistonnage en France, pas seulement au sein de la classe politique, destinée à favoriser un tel ou un tel pour des postes ou positions en principe soumis à la concurrence.

Cette habitude est insupportable. Si DSK est démis de ses fonctions, ce sera une bonne leçon pour la classe politique française tout entière. Elle n'a pas à se croire en territoire conquis au sein d'une institution internationale et s'imaginer que les pratiques prémafieuses et autres coups de pouce qui caractérisent nombre de promotions çà et là dans notre pays, ont vocation à être exportées.

J'espère vraiment que DSK est sans tâche dans cette histoire, car je le crois un économiste compétent, mais, si ce n'est pas le cas, il n'aura plus d'une quelconque manière mon soutien. Pour moi, ce n'est pas une peccadille, et trop de gens honnêtes ont souffert et souffrent encore de ce genre de pratiques en France. Je rejoins entièrement l'avis exprimé par Authueil à ce sujet.

Si je me suis engagé aux côtés des Démocrates, au sein du MoDem, c'est entre autres précisément parce que ces pratiques-là me révulsent littéralement. J'ajoute toutefois qu'il faut distinguer un coup de piston et une recommandation. Il y a recommandation quand elle vient d'une personne qui n'est pas juge dans la décision. Je juge l'avis de Pierre, un commentateur de l'article d'Authueil très éclairé sur la question, et je le transcris donc ici :

Doctorant en économie du développement, je suis convaincu que la totalité des stages dans les départements de la recherche de ces institutions internationales sont obtenus par des personnes étant recommandés à divers titres par des collègues de chercheurs de ces départements. C'est le mode de fonctionnement du système universitaire mondial, cela ne vaut pas qu'en France. Si personne ne vous recommande, vous n'existez pas et n'existerez jamais dans le domaine de la recherche en économie, impossible de trouver un job.
La question n'est pas de savoir si cette personne a été pistonnée, mais de quelle manière et si cette recommandation correspond au processus "normal": "je vous certifie que machine m'a convaincu de XXX qualités et vous le recommande chaudement" vs. "vous voudrez bien embaucher ma nièce". La frontière est ténue quand cela vient d'un supérieur hiérarchique...

Enfin, une dernière précision : choisir un collaborateur, même rémunéré, dans le cadre de l'exercice de fonctions exclusivement politiques, suppose tout de même une certaine accointance d'opinions. Dans ces conditions, cela ne me choque pas que l'on choisisse un individu plutôt qu'un autre, pas exclusivement sur des critères de compétence. J'exclus ce cas de figure du champ d'application d'une libre concurrence.


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