Un « cygne noir » désigne un événement hautement improbable... et passablement catastrophique. On le reconnaît aux trois caractéristiques suivantes : il est imprévisible, il produit des bouleversements sans précédents, et, par la suite, les interprétations pleuvent pour l'expliquer. Selon Nassim Nicholas Taleb, le monde de la banque n'en a pas l'exclusivité : la Seconde guerre mondiale, le 11 septembre ou le Tsunami de décembre 2004 en font partie. Tous les cygnes noirs ne sont pas de mauvais augure : le succès de Google en témoigne.
Pourquoi sommes-nous si aveugles ? Pourquoi les cygnes noirs ne sont-ils reconnus qu'après-coup ? Pour répondre à ces questions, Nassim Nicholas Taleb fournit une critique de notre rapport avec la connaissance. Nous nous focalisons sur ce que nous connaissons déjà, sur le particulier, le détail, sans prendre en compte l'inconnu, si bien que, paradoxalement, plus nous en savons, plus nous risquons d'être frappés par quelque cygne noir. La remarque vaut autant sur le plan général que sur le plan personnel : les évènements fondamentaux, ceux qui ont réellement changé nos vies sont rarement ceux auxquels nous nous attendions.
Impertinent, érudit et accessible, le livre traque les cygnes noirs dans les domaines les plus divers, de la littérature à l'histoire et à la mathématique, en passant par l'économie, mais aussi la vie quotidienne : la première partie adopte un point de vue psychologique et historique, la deuxième économique et la troisième scientifique. Loin d'être négative, la critique de Taleb donne des pistes pour repenser notre attitude vis-à-vis de l'improbable, et tirer profit des cygnes noirs qu'il nous envoie.