La France et l'Allemagne ont organisé hier, dans le cadre de l'OCDE, une réunion visant à mieux lutter contre les paradis fiscaux.
Je crois que tout le monde s'accorde pour dire que ces paradis fiscaux ont eu un effet indirect et aggravant sur la crise financière.
La réunion visait clairement (entre autres) la Suisse et son secret bancaire.
Ouf, le monde est rassuré à présent : grâce à la France et à l'Allemagne, on a trouvé les coupables de la crise (qu'on connaissait déjà un peu auparavant mais bon, comme il n'y avait pas la crise, ce n'était pas la peine d'en rajouter...).
On évoque également du bout des lèvres le Luxembourg et l'Irlande, et je n'ai rien lu sur la Belgique, dont les conditions fiscales pour les personnes très fortunées sont particulièrement intéressantes.
Ah, je retrouve là cette belle France, donneuse de leçon et moralisatrice à souhait, qui oublie cependant de nous dire une chose : Selon le journaliste Sylvain Besson du quotidien suisse Le Temps, la France refuse de livrer la liste des personnes qui sont soupçonnées d'évasion fiscale. Le gouvernement français souhaiterait aussi que les banques, "sur la base du volontariat", indiquent quelles proportions de leurs revenus proviennent des paradis fiscaux... Faites ce que je dis, mais ne faites surtout pas ce que je fais.
Dans les rangs suisses, les avis sont partagés. J'ai récemment lu sur le très bon blog "ouVertures.info, une autre lecture de l'info" un avis très tranché sur la question : le journaliste donne raison à l'Union européenne. Très bien, sauf que juste sous ce même article fustigeant les paradis fiscaux suisses, voici les annonces Google qu'on pouvait lire :
Où comment vivre des sujets qu'on critique...
Je pense que ça résume plutôt bien l'ambiguïté du sujet ;-)
Sur un registre un peu moins drôle, je pense que cette prise de position européenne, à travers la France et l'Allemagne, n'est pas de nature à calmer les tensions qui pourraient se développer en Suisse à propos du référendum sur les accords bilatéraux. Faut-il le rappeler, en Suisse, c'est le peuple qui décide...