La seule contraception admise : lorsque le couple traverse "des circonstances graves" justifiant un espacement des naissances, "l'observation des rythmes naturels de la fertilité de la femme". Déclaration de Benoît XVI aux participants à un colloque sur Humanae Vitae.
Que, benoîtement, l’Église catholique réitère sa condamnation de la contraception me rappelle un certain autre qui, il y a peu, voulait renvoyer mai 68 aux oubliettes de l’Histoire. En effet, en 1968 aussi, un certain Paul, sixième du nom et prédécesseur du pape actuel, publiait une encyclique intitulée « La vie humaine » - vaste programme, comme aurait dit le grand Charles. Cette Humanae Vitae était établie par l’un des deux genres de la planète - le masculin bien sûr – à destination de l’ensemble de l’humanité. Ce fut un beau tollé, y compris chez nombre de Catholiques. Au cœur du propos - encore que l’emplacement physique du cœur ne soit pas très représentatif de la localisation des dispositifs contraceptifs dénoncés, non plus d’ailleurs que le slogan « À l’index, le préservatif ! » - figurait déjà cette condamnation de la contraception.
Vous me direz que les trois-quarts des Catholiques s’assoient, parfois d’ailleurs comme moi dans la position du missionnaire, sur ces recommandations d’un autre temps. Mais, après la bulle financière, avait-on besoin de faire éclater la bulle papale ? Certains rétorqueront que cette dernière fera moins mal que l’autre. Voire, si on mesure en termes d’aliénations et de morts… En tout cas, naïf, j’aurais aimé une recommandation papale moins désastreuse : dans le sud de la planète, la hiérarchie catholique a une très forte influence sur les bonnes pratiques de prévention du sida. Dans un monde où le « prêt-à-consommer » nous submerge, on aurait pu s’attendre à d’autres conseils de spiritualité et qui nous aideraient à trouver par nous-même un…