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Le "Grand journal" de Canal + ou le nouveau concept de la beaufitude branchée...

Publié le 22 octobre 2008 par Collectifnrv

Sentant confusément que nous nous dirigeons  lentement mais sûrement vers un cyclone qui laissera certains d’entre nous sur le carreau, que diriez vous pour aujourd'hui, de nous baigner dans une douce torpeur futile au milieu d’un monde  rempli de férocité et de lendemains qui pleurent.

Fan de la glorieuse tradition  d'originalité et d'humour débridé que représentent encore les guignols et qu'ont  incarnée Philippe Gildas et Antoine de Caunes dans "Nulle part ailleurs", j'ai voulu tester "Le Grand Journal", présenté par l'illustre Michel Denisot et ses désopilants camarades, émission censée remplacer l'ancien programme culte jamais égalé...

Je m'attendais naïvement, je vous l'avoue à du lourd de chez Lourd, à la parade de César au Colisée avec son escorte de centurions victorieux voire au défilé de Bonaparte accompagné de ses valeureux hussards, au soir de la prise du pont d'Arcole..

Hélas, quatre fois hélas ! J'attendais Groucho et ce furent les Culbuto  !

Après que le rideau se soit ouvert ce fut un triste cortège.

Imaginez l'entrée des artistes :

Monseigneur Vingt-Trois, alias Michel Denisot, excellent vigneron propriétaire récoltant et très bon dirigeant de football, doté de l'impertinence d'une autruche et doué du charisme d’une moule de bouchot exposée au vent du sud.

À sa suite, Ariane Massenet, une sorte de Mireille Mathieu blonde et potelée, un peu plus bandante à mon goût que l'originale, et qui aurait réussi son BEPC à la session de rattrapage. Une faire-valoir dont chaque saillie tombe à plat.

En sa compagnie, une sorte de derviche tourneur fanatique muni de son moulin à prières libéral, méchant imprécateur et prompt à la condamnation au bûcher envers tout hérétique de gauche et du centre, Jean Michel Aphatie.

Enfin en queue de peloton un bellâtre falot et tellement inféodé au derviche qu'il en parait complètement inconsistant. Placé là pour faire pendant à Miss météo, Mister Culture, jeune homme de bonne famille, Ali Baddou, fait de la figuration sans s'en rendre compte. Sans oublier bien entendu l'inévitable poupée sexy, Miss météo, dont l’unique utilité consiste à faire fantasmer la libido masculine et de s’essayer, avec succès d'ailleurs, à un comique pathétique , godiche  et si maladroit qu'il ne peut  réveiller chez autrui qu'une pitié sincère.

Vous l’avez compris, ce sinistre attelage, supposé nous distraire et nous informer, n’a en réalité d’autre but que de réciter une grand' messe dont le libéralisme est la religion, Nicolas Sarkozy, son prophète, Carla sa fausse vierge, Jean Michel Aphatie son grand prêtre inquisiteur et Blair et Trichet les saints patrons.

Et c’est ainsi tous les soirs.

Jusqu’à satiété.

Jusqu’au dégoût.

Combien d’opposants de gauche et du centre, combien de journalistes se sont faits écharper par la meute en folie soit pour cause de crime d’opposition au grand marché libéral, soit pour incompatibilité d’humeur avec le grand prêtre bardé de certitudes et à la formation économique d'un élève de sixième, dont on a compris qu’il est la seule vedette du show car c’est lui et uniquement lui qui décide de la condamnation de l’accusé et de son immolation…

C’est d’ailleurs le seul journaliste sur le plateau, le meneur présumé Michel Denisot ne faisant office que de Monsieur Loyal. D’ailleurs eût il été journaliste lui même que cela se serait vu et su…

Toute cette jolie meute de molosses aime à dévorer les faibles, et gare à ceux, qui n'ont pas l'heur de leur plaire ! Malheureusement, il est désespérant d’observer le manque de combativité des leaders de gauche, et du modem piètres débatteurs, médiocres orateurs, trop peu agressifs pour s’imposer. l'opposition manquant d'une manière criante de gens hargneux, féroces et d'esprits vifs !

Pourtant, je me rappelle un homme de droite que je n’apprécie guère, mais qui s’est toujours révélé  un redoutable combattant, Jean-François Copé, qu’il est pourtant si facile de mettre en difficulté. lui qui a le culot de pratiquer cinq fonctions à la fois avec un aplomb hors du commun ; à cette occasion  Ariane Massenet s’était déjà timidement emparée du mollet de l’impétrant en le questionnant sur ses différents salaires.

Il y eut un blanc sur le plateau et le maire de Meaux, muni de son plus beau sourire carnassier, regarda la meute  avec bienveillance, on entendit un sec claquement de fouet virtuel, et brutalement il leur proposa de parler de leurs salaires respectifsl…

À ce moment, mes enfants, il y eut un grand silence et nous eûmes l’extraordinaire surprise de voir quatre molosses se transformer en quatre caniches couchés sur le dos, les papattes en l'air et la queue frétillante  en signe de soumission… Et là nous comprîmes que le montant de leurs émoluments avait probablement quelque chose... D'inconvenant.

La première morale de cette histoire c'est que l'insolence et l'impertinence, même avec des paillettes, lorsqu'on est payé très cher, ça n'existe pas vraiment...

La seconde morale est qu'il est bien trop facile d'être fort avec les faibles (cas Jean-François Kahn) et faible avec les forts (cas Jean-François Copé).

Et enfin pour conclure sur un bon mot (?) : d'une émission adroite à l'usage des bobos de gauche, ce programme s'est transformé en émission gauche destinée aux gogos de droite.

C'est sur cette sentence un peu vaseuse que  je vous quitte, de ce pas, pour vendre mes parapluies à 3 € sur les marchés du 9-3 et du 9-5. Si la liberté de ton, mes chers amis, est  inversément proportionnelle à  nos gains, je risque de rester longtemps impertinent !

Même si parfois, dans les moments de cafard nous nous laisserions bien volontiers tenter par la servitude à paillettes ou la beaufitude branchée.

Mais ne devient pas bouffon qui veut...

À ciao bonsoir ! Comme diraient les guignols que je salue mais qui ne nous lisent probablement jamais !

Nota bene : Je tenais à remercier l'hebdomadaire "Vendredi info" (en vente dans les kiosques) qui, lors de son premier numéro, a eu la gentillesse et le mérite de nous citer et même de nous placer parmi les 10 premiers billets politiques de la semaine. Ce fait est d'autant plus remarquable que nous sommes relativement discrets, à la fois dans la wikioshère qui nous boude royalement, et surtout chez notre "hébergeur 20minutes.fr"  qui ignore systématiquement notre blog. Mais chacun sait bien que nul n'est prophète en son pays !

Cui cui, affreux, sale, teigneux et méchant.


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LES COMMENTAIRES (2)

Par Etienne champenois
posté le 26 octobre à 21:04
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Le métier qui sert à rien : blogueur. Au départ je t'ai lu et j'ai trouvé ça bien et puis t'as dit des mots pas beaux sur tout le monde : j'ai pleuré. J'ai vomi. Et c'est là que je me suis rappelé que t'avais du temps à perdre à écrire tout ça et donc que t'avais pas de vie. Alors j't'ai plus lu. Et j'ai vomi. Kissou kissou l'Inutile.

Par Jean Taillandier
posté le 24 avril à 11:32
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Brillant.