Culture sur le Zinc a pris quelques vacances (pour une bonne cause, Le Zinc s'est mariée!) et réouvre le café aujourd'hui. Alors à la carte du jour, on parlera de quoi? du Brésil.... Et croyez moi, le réattérissage est très difficile.
Depuis hier et malgré ce très beau soleil parisien, nous cherchons désespérement du regard Picinguaba, sa baie magnifiquement préservée, la praia e Rio de Fazenda, plage vierge de 4km où on arrivait de la Pousada en Kayak, l'animation de ce petit village de pêcheurs sur la plage et à Picingabar, la Mata Atlantica, sa luxuriante végétation et ses cascades, les caipi aux kiwi, fruits de la passion; les caipi tout courts et on cherche surtout ce sourire qui nous a tant envouté pendant tout notre séjour aussi bien à Rio et à Picinguaba.Ce sourire simple, chaleureux, cette joie de vivre qu'ont les brésiliens et qui en tant que petits occidentaux souvent soumis à des tracas quotidiens finalement bien stériles, nous amènent à relativiser à se dire que l'essentiel est vraiment ailleurs.
Sur Culture sur le Zinc, ce qu'on aime c'est faire partager les bonnes pioches du moment, j'ai choisi pour vous quelques petites adresses de restos "coups de coeur" qui ont ponctué notre voyage surtout à Rio et nos deux hôtels...Si l'envie vous dit d'aller vous réchauffer un peu sous le soleil du Brésil.
Dans un premier temps, le 180°, notre petit hôtel à Santa Térésa, un quartier sur les hauteurs de Rio, qu'on qualifie de bohème, beaucoup d'artistes y vivent et parait-il certains français charmés par l'endroit. De l'hôtel doté de dix suites décorées toute en sobriété par des designers brésiliens; on y a une vue imprenable de 180° justement du Corcovado au Pain de Sucre et Flamengo. Le luxe, c'est cette simplicité des matériaux nobles exploités pour les chambres, le service personnalisé, l'exclusivité d'être dans une villa très "carioca" loin des palaces de Copacabana bondés de touristes japonais, américains, ou anglais....Le 180° a ouvert ses portes il y a six mois à peine alors profitez-en et aller-y avant que cela ne soit trop connu!!!De bons petits restaurants à Santa Teresa commencent à pointer le bout de leur nez à plusieurs endroits du quartier.
Pour n'en citer que deux,
Sobranaturel: on peut y manger, boire un verre, assister à des concerts. L'animation est effervescente quasiment tous les soirs, ça grouille de monde, ça rit, ça papote dans un cadre plutôt rustique où on peut déguster d'excellentes moquecas pour les fans de poissons, le resto possède même sa propre embarcation, pour vous dire à quel point le poisson est frais!
Dans un autre style, coup de zinc pour Aprazivel, perché tout en haut de Santa Teresa, on y a une vue incroyable sur une autre partie de la ville, l'assiette est une invitation au voyage, des saveurs fines, petit risotto au poulet et au lait de coco servi avec une banane "agua" grillé avec de la farine de manioc, le plat est copieux (quoiqu'en dise les brésiliens qui sont des grands et gros mangeurs et c'est une gourmande qui vous en parle!)
l'endroit invite aux discussions à voix basse, on y chuchote dans la lumière tamisée des bougies et dans cet endroit qui cohabite avec cette flore luxuriante, il y a un peu de magie de se sentir à Rio comme nulle part ailleurs, y aller en amoureux ou choisir pour les grandes tablés la salle semi-ouverte dans le jardin à droite près du bar!
Pour les churrascarias, il y en a un peu partout à Rio. Nous avons testé la Churasccaria Carretao à Ipanema, délicieuse.
Pour une soirée à Ipanema, découvrez un nouveau restaurant de poissons, Le Satyricon.
Hum, délice gastronomique, on choisit ces poissons encore tout frémissants avec le maître d'hôtel et on le revoit quelques minutes plus tard dans notre assiette bien mise en scène. Le vin rosé brésilien est une excellente surprise et à découvrir. Pour rester dans l'esprit "Ipanema", on file écouter de la bossa nova dans le mythique bar Le Vinicius bar. Et pour un dernier verre toujours sur le standing très classe, on ne se démonte pas et on va bras-dessus, bras-dessous au Fazano, le dernier palace désigné par notre Philippe Stark national toujours talentueux et qui a su jouer avec le bois une partition harmonieuse et subtile qui magnifie l'esprit "brésil". On y déguste des caipirinhas qui nous tournent agréablement la tête avant de contempler lascivement la mer et remonter dans notre cocon bohème de "Santa Teresa".
Vous riez et vous vous dites, où sont les beaux discours authentiques du début?
Après quelques jours grisants de transition à Rio, on file à Picinguaba se ressourcer, car c'est bien plus que du repos qu'on y trouve mais une sérénité un peu oubliée après Paris et l'effervescente Rio. Quatre heures de route en serpentin entre Rio et Picinguaba et là, le bout du monde. L'accès à la Pousada Picinguaba ne peut se faire qu'à pied à partir de la plage, dépaysement assuré!
On est loin loin du Fazano, loin de notre 180°, les chambres sont très simples, rustiques mais le luxe est cette exclusivité d'être dans un lieu quasiment vierge hormis le village de pécheurs (aucune construction n'est autorisée dans la baie de Picinguaba qui est protégée). Nous sommes coupés du monde, pas d'internet, pas de téléphone, pas d'ordinateur, d'air climatisé, pas de toilettes avec traitement des déchets habituels, aucun moyen de communication. Bienvenue dans l'ère du luxe écolo, l'exclusivité d'être un touriste intégré dans l'environnement local. Oseias et Luciana nous accueillent avec des jus de fruits fraichement pressés, on a l'impression d'arriver dans la famille.
Une autre adresse incontournable à Picinguaba est bien entendu le Picinguabar, indispensable d'y passer quelques heures pour tenter de comprendre les discussions enfiévrées des pêcheurs brésiliens, lieu indispensable pour humer l'atmosphère du village et déguster une excellente moquecas de poissons ou de crevettes face à la mer en prenant son temps....à la brésilienne!
un petit aperçu de la plage du village de Picinguaba
L'essentiel est de flaner, et s'imprégner de cet optimisme et de cette chaleur authentique qu'ont les brésiliens....parcourir les rues de Rio à pied, s'arrêter sur un marché, se laisser transporter dans la fièvre du Centro populaire en semaine, assister à une compétition de surf sur la plage, profiter de la joie de vivre brésilienne, ce n'est pas un cliché mais une réalité, une réalité culturelle peut-être du à ce métissage de culture et de peuples qui donne au Brésil cette originalité et cette force que tous les autres pays d'Amérique Latine peuvent lui envier.Pour le coté plus nature à Picinguaba, il faut se laisser bercer par cette douceur de vivre si caractéristique de nos hôtes brésiliens et accepter de s'abandonner dans les bras de Dame Nature quand elle s'éveille toute frémissante lors des premières chaleurs du printemps tropical...