avec Geena Davis, Michael Keaton, Alec Baldwin, Winona Ryder, Catherine O'Hara...
Résumé : Un couple de jeune mariés meurt stupidement d'un accident de la route en ayant voulu éviter un chien. Ils deviennent donc des fantômes coincés pendant 125 ans dans leur maison. Devant leurs efforts infructueux pour en chasser les nouveaux propriétaires très dérangeants, ils font appel à Beetlejuice, un « bio-exorciste » fort excentrique.
Film culte aux allures de cartoon bien délirant, 'Beetlejuice' est le second long-métrage de Tim Burton et faisait partie de ceux que je n'avais encore jamais vu. Le film part dans tous les sens, tant au niveau des décors que des délires visuels, réalisés pour beaucoup d'entre eux à l'aide de carton pâte et de bricolage. Le film n'a pas vieilli tant que ça, en tout cas, pour un premier visionnage, les rigolades sont bien là. Michael Keaton est hallucinant en Beetlejuice, sûrement son rôle le plus fou de toute sa carrière.
L'équipe déco et graphique a réalisé un travail dingue sur les décors en apportant la bonne touche de folie pour le film. Le royaume des morts et surtout sa salle d'attente aurait pu être glauque, mais tout est tourné à la dérision : le mort cramoisi qui continue de fumer, le mort à la tête réduite attendant de se venger avec son fusil, celui qui a un requin à la place de la jambe... Les lumières rendent le style encore plus loufoque, vert fluo, rouge, néons à la lumière pétante. Et parmi tous les murs, plafond et sol, aucun angle droit, ni surface plane ne sont présents. Même le carrelage est dans tous les sens.
Pour le monde des humains, la maison de Barbara et Adam était somme toute très banale, américaine quoi. La nouvelle famille qui vient emménager se met à changer tout l'intérieur, aux goûts très discutables, notamment dans la chambre et le salon. Barbara va alors tenter le tout pour le tout pour faire partir les intrus, et comme ils sont devenus fantômes, hanter la maison se présente comme une brillante idée... sauf que les idées tombent toutes à plat, ba oui les fantômes sous les draps, c'est dépassé! Et comme les humains ne peuvent voir les fantômes, se couper la tête est aussi à bannir (photo ci-dessus). Seule Lydia, la jeune au look gothique peut les voir et se lie d'amitié avec eux, les trouvant bien plus intéressant que sa propre famille. Mais là où le film est encore plus extra, c'est en utilisant les fantômes pour rendre l'univers des humains encore plus décalé et inventif. Comme la scène du dîner où les personnes présentes autour de la table (sauf Lydia) sont possédées et se mettent à danser et à chanter sans qu'il puissent l'en empêcher (extrait n°1). C'est tordant, et la bonne humeur est communicative. Le film se termine aussi par une scène musicale et dansante avec Winona Ryder qui s'élève dans les airs (extrait n°2).
Et pour revenir à Beetlejuice, qui est quand même le titre du film, il est un être dégueulasse tant physiquement qu'intérieurement, il a les mains baladeuses, et saute sur tout ce qui bouge. Il se transforme en ce qu'il veut, vivant dans un univers façonné à sa façon quand on le prononce trois fois de suite bien sûr. Des pouvoirs qui lui permettent aussi de manipuler les êtres humains, car pour lui la cohabitation des fantômes et des vivants est de l'ordre de l'impossible.
Ce film possède un très fort capital sympathie. C'est inventif, extravagant, jouissif, Tim Burton réalise ici les prémices d'une carrière avec brio et à côté duquel on ne peut passer. Et la mariée que joue Geena davis fait beaucoup penser à celle des Noces funèbres. La bande son est tout aussi extra. A suivre les deux extraits dont j'ai déjà parlé un peu plus haut. Dommage qu'il n'y ait aucun bonus sur le dvd (le si peu est sous forme écrite, c'est intéressant mais je préfère quand on voit des images ou des commentaires audio).