Le depart pour cayenne de femmes "partant pour gouter le grand air et la liberte des forets vierges de l'amerique"

Par Bernard Vassor

PAR BERNARD VASSOR

C'est à l'exemple anglais des convicts que la colonie Botany-Bay a été fondée en 1777.  Vingt pour cent étaient des femmes qui ont été envoyées dans des "usines à femmes" main d'oeuvre bon marché, en majorité dans des usines textiles. Soumises parfois à des brutalités comme les coups de fouet, les fers aux pieds, des journées de travail de 14 à 18 heures par jour, parfois dans de l'eau froide jusqu'aux genoux, sous la surveillance de gardiens impitoyable, ayant "la lanière facile" C'était une faveur qui était accordée à ces femmes française, car," ne va pas à Cayenne qui veut !" Ces femmes, condamnées aux travaux forcés, d'après la loi du 30 mai 1854, subissaient leur peine dans des maisons centrales sous le second empire. Le gouvernement français eut la lumineuse idée d'envoyer en Guyanne, des jeunes filles "toutes fraîches et bien portantes" les mieux notées pour être employées à des travaux de leur sexe. Si leur conduite donnait satisfaction, on les autorisait à se marier avec des condamnés qui eux aussi devaient avoir eu une attitude exemplaire. Après leur mariage, on donnait aux époux des concessions de terres dans les établissements du Maroni "qui sont situées dans les parties les plus saines du territoire". Les condamnés devenaient alors d'excellents colons...