[Via le forum Enfances & Familles d'adoption, témoignage d' Ophélie]
Notre vie a basculé dans l'enfer, il y a 7 ans quand nous avons adopté Pauline.
1997, aprés une grossesse qui n'est pas arrivée à terme et une ITG qui laissera quelques séquelles temporaires, nous décidons d'adopter un enfant.
Déjà parents d'un fils biologique de 7 ans, nous prenons cette décision à trois.
Je vous passe les différentes étapes de notre parcours et en 2001, Pauline arrive de Madagascar. Elle a six ans et demi et notre fils a 11ans et demi.
J'ai vécu le deuxième plus beau jours de ma vie ce jeudi là. Mais ce fut le seul depuis que Pauline vit avec nous.
Nous l'avions attendu avec amour et impatience. Comme tous les parents qui attendent un enfant.
Mais elle, nous avait beaucoup moins attendue, j'ai compris plus tard qu'elle n'avait pas forcément envie d'avoir des parents.
Dès le lendemain de son arrivée, Pauline a commencé a faire des "caprices".Comment, un enfant qui sort d'un orphelinat Malgache peut-il faire des caprices ?
Elle a voulu aller à l'école le lundi suivant et à la cantine 2 semaines après son arrivée. Moi qui avait tellement d'amour a lui donner...
Les semaines qui ont suivies ont été de plus en plus difficiles. Refus de l'autorité en permanence et mensonges.
Mais, elle venait d'arriver et il lui fallait du temps pour comprendre. C'est ce qu'on se disait ...
Les mois ont passés et notre vie de famille est devenu de plus en plus difficile.
Notre relation avec Pauline, au lieu de se construire, s'est dégradée au fur et à mesure.
2003, elle nous a accusé de maltraitance. J'ai vécu certainement les moments les plus douleureux de ma vie de mère et de femme.
Pauline est manipulatrice et depuis maintenant 7 ans elle manipule les gens .
Nous nous sommes repliés sur nous même. Nous n'avons pratiquement plus d'amis, plus de famille ( même nos parents ont doutés de nous).
Pauline ne nous parle plus depuis 4 ans, sauf quand il lui faut un bouquin pour le collège, payer sa carte de cantine ou tout autres demandes nécessaires. C'est le strict minimun qui régie notre vie.
Nous avons consulté, bien-sûr. Pédo- psychiatre, psychologue, psychomotricien, test de QI, test de personnalité etc...
Je suis fatiguée, heureusement que j'ai un fils et que je sais qu'il a encore besoin de moi.
L'adoption c'est pas toujours les belles histoires qu'on nous montre à la téle. Il y a aussi des drames, des souffrances immenses et des vies gachées.
Je n'ai plus qu'un seul espoir aujourd'hui, c'est qu'elle parte vite de chez nous mais elle n'a que 13 ans....
- Et si, malgré tous les efforts fournis, l’adoption échoue?
Une des plus grandes craintes, pour ne pas dire la plus grande, de toutes les personnes concernées par une
adoption et impliquées dans la procédure, est que l’adoption ne parvienne pas à créer de liens et que,
malgré les efforts fournis par tous, l’évaluation de la situation de l’enfant montre qu’il est dans son meilleur
intérêt d’être séparé de sa famille adoptive. Comment éviter une telle situation, et comment y remédier?
Centre international de référence pour les droits de l’enfant privé de famille (SSI/CIR). Bulletin Mensuel n° 9/2007.
- La post adoption : vers un équilibre des droits et intérêts des adoptés, des adoptants et des familles d’origine.
Contribution au Séminaire européen sur la post adoption organisé à Florence par ChildONEurope le 26 janvier 2006.
Isabelle Lammerant, Coordinatrice.
Centre international de référence pour les droits de l’enfant privé de famille (SSI/CIR).