Mais une grande radio nationale où le rythme oblige à faire court, placer régulièrement des inserts auditeurs ou musicaux, c’est vraiment différent. Heureusement qu’Isabelle Giordano sait mettre en confiance. Il n’en reste pas moins qu’on repart toujours avec ce sentiment étrange d’être passé à côté…
En fait, je ne m’attendais pas à avoir une telle caricature dans le contradicteur, trouvé à la dernière minute d’ailleurs, un certain Pascal Perri, spécialiste du low cost.
Une caricature dans tout son éclat. Le retour au Moyen-Âge bien entendu. Mais aussi une perle qui m’éblouit encore:”les gens qui consomment provoquent des guerres”. Moi qui croyais que c’était la course au pétrole, au gaz et au coltan (Irak, Géorgie, Nigeria) qui se cachaient derrière les conflits. Comme l’annonçait 1984: la guerre, c’est la paix.
La caricature se transforme en calomnie quand on taxe d’égoïstes ceux qui prônent le partage. De toute façon, Pascal Perri sait tout: ce qu’est la croissance, ce que veulent les couches populaires, ce que veulent les pays du Sud,et ce que disent les objecteurs de croissance. Quel malheur pour moi d’être dans le questionnement alors qu’il suffit d’être un fier aliboron pour polluer médias et politiques.
Enfin, je reconnais que l’initiative de parler de décroissance sur un grand media à une heure de grande écoute, c’est un geste très courageux. Isabelle Giordano ose aborder un sujet qui est finalement le seul à susciter autant de passions et d’émoi. Pas moins de 204 commentaires ! J’avoue moi-même avoir été déboussolé tant Pascal Perri enchaînait avec assurance les perles de l’alamanach du croissanciste. Je me suis dit: “Va vraiment falloir reprendre tout depuis le début. Quel société on veut ? Ce qui est possible ? A quelle échelle de temps raisonne-t-on ?” Mais une heure c’est trop court.
Un conseil:
si vous souhaitez consommer moins c’est facile. N’achetez pas le livre de Pascal Perri !
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