Le jour a les yeux d’un enfant.
Clair le soir semble être une fille fière.
Mais la nuit a ma noire couleur,
la couleur d’une sombre splendeur.
il giorno ha gli occhi di un fanciullo.
Chiara
la sera pare una ragazza altera.
Ma la notte ha il mio buio colore,
il colore di un cupo splendore.
Oh dans la nuit le chien
qui aboie au loin.
De jour ce n’est que le chien
qui te lèche la main.
Oh nella notte il cane
che abbaia di lontano.
Di giorno è solo il cane
che te lecca la mano.
À Eugenio Montale
Fête vers le couchant, je vais
en direction opposée à la foule
qui joyeuse et vive sort du stade.
Je ne regarde personne et les regarde tous.
Parfois je recueille un sourire.
Plus rarement un salut chaleureux.
Et moi j’ai oublié qui je suis.
Alors mourir me déplaît.
Mourir me paraît trop injuste.
Même si j’ai oublié qui je suis.
A Eugenio Montale
La festo verso
l’imbrunire vado
in direzione opposta della folla
che allegra e svelta sorte dallo stadio.
Io non guardo messuno e guaro tutti.
Un sorriso raccolgo ogni tanto.
Più raramente un festoso saluto.
Ed io non mi ricordo più chi sono.
Alora di morire mi dispiace.
Di morire mi pare troppo ingiusto.
Anche se non ricordo più chi sono.
Sandro Penna, Une ardente solitude (choix de poèmes, de Tutte le poesie, Stranezze, Il viaggiatore insonne), traduit et présenté par Bernard Simeone, Orphée/ La Différence, 1989, p. 107-106, 49-48 et 117-116.
Contribution de Tristan Hordé
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