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La victoire de Barack Obama au sein du collège démocrate était inscrite dans les enseignements majeurs des élections du mid term de novembre 2006.
Les élections du mid term en novembre 2006 ont traduit un nouveau climat politique.
Ce renouvellement électoral a permis de dégager quelques enseignements majeurs au nombre de trois.
Premier constat : l'émergence des candidats d'une promesse : dans un contexte de vraie transition de mentalité collective qui tend à se recentrer sur les enjeux purement intérieurs, les candidats qui sont parvenus à échapper à la grisaille sont ceux qui se sont associés à une promesse claire et compréhensible de tout un chacun.
La multiplication des informations, l'abondance des supports ... conduisent à un constat simple de communication.
La campagne gagnante est celle qui réunit deux conditions cumulatives : d'une part, parvenir à retenir l'attention d'une grande partie des électeurs pour se faire connaître et d'autre part, passer un message et un seul : la promesse attachée à la victoire du candidat.
Second constat : la confirmation des "candidats Téfal": s'il est exact que ce scrutin portait la spécificité d'aucune dimension nationale majeure liée à un vote présidentiel, il se confirme manifestement que l'élection devient d'abord une élimination.
C'est justement parce que le Parti Républicain n'est pas parvenu à trouver une cible à éliminer qu'aucune de ses campagnes n'a trouvé une audience raisonnable.
Il ne pouvait pas la trouver puisque le Parti Démocrate n'a "fait sortir" aucun de ses leaders nationaux pour tenter de personnaliser le scrutin.
Le Parti Républicain a donc multiplié des accroches liées au seul Parti Démocrate dans son ensemble, son histoire, sa philosophie dont l'accroche "no plan no vision" mais son caractère abstrait la vidait de beaucoup de sa portée.
Toute la logistique manichéenne classique dans laquelle excellent les conseillers en communication du Parti Républicain ne sont pas parvenus à identifier "l'adversaire à éliminer". Faute de cette accroche, les scrutins ont gagné en enjeux purement locaux et sur ce terrain se sont détachés les candidats sur lesquels rien ne trouvait prise.
Troisième constat : sur la technique de campagne : pas de salut en dehors d'Internet.
Les médias américains ont vécu, avec une certaine avance, deux phénomènes importants. Ils sont très vite parcourus. On achète un journal plus qu'on ne lit un journal. L'acte principal est celui de l'achat et non pas celui de la lecture garantie. Ensuite, les lecteurs gardent de la distance avec ce qu'ils lisent. Les enquêtes d'opinion ont révélé que chacun interprète un article à sa façon. La ligne éditoriale n'est donc plus une ligne de pensée influençant réellement le lecteur. Ce dernier ne retient finalement d'un article que ce qui renforce sa propre thèse de départ. Le lecteur se méfie beaucoup des médias.
Dans ces circonstances, les sites Internet sont devenus les vrais théâtres d'opérations avec la campagne "en live". Une nouvelle génération est née. La première était celle de l'écrit détaillé. La seconde est celle de la vidéo. Le site Internet est l'écran permanent de la campagne en "".
Un candidat va réunir ces nouvelles qualités: Barack Obama.
Sa promesse est simple: le changement. Sa promesse est tellement évidente que sa personnalité et sa peau en sont un témoignage direct immédiatement perceptible à chacun.
Ses "scandales", il a pris soin de les révéler lui-même très en amont y compris le goût sporadique et passé pour des drogues douces qu'il a testées.
Internet sera son réseau, celui des citoyens face à l'appareil démocrate souvent mobilisé localement en faveur d'Hillary Clinton.
Avec de telles caractéristiques, Barack Obama profitait de la force du faible et rencontrait immédiatement l'attente de l'opinion.