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La Cerdagne, région montagneuse pleine de montagnes toute l’année, est située à environ plus ou moins 1h30/2h de Perpignan, à 30mn de l’Andorre, et encore même pas.
Cette région abrite moult espèces animales, dont le cerdan, catalan montagnard donc l’accent rocailleux si doux aux oreilles peut vite devenir inintelligible aux oreilles délicates d’un parisien en randonnée.
Avant de partir à l’assaut de la nature nous laissons une voiture à Cal Viatger, le gîte d’étape qui fait aussi chambre d’hôte.Petite pause-pipi en urgence pour Capucine à la gare de Latour de Carol.
Ce week-end-là, nous avons décidé de faire un tour dans les environs du lac des Bouillouses.Le Lac des Bouillouses et ses abords est un site naturel classé depuis le
24 juin 1976 au titre de la loi du 2 mai 1930.En chemin vers le lac, nous longeons la Têt, qui serpente au milieu des pins, et dont les nombreuses ramifications offrent un paysage de paradis. Nous choisissons ses berges pour pique-niquer, entre deux gouttes de pluie et deux gros nuages menaçants. Pique-nique vite achevé car la bruine timide se fait plus forte, et nous repartons.
Première étape donc, une petite randonnée autour du lac. Comme nous sommes fièrement feignantes et pas sportives, nous avons opté pour la boucle de Pradeille.Étant foncièrement rebelles, et rétives face au moindre signe d’autorité, nous délaissâmes le sentier balisé pour gambader gaiement à travers la plaine Pla de Bones Hores, totalement impraticable, car très herbue, moussue, et traversée par tout un réseau de ruisseaux, rus, et autres ruisselets.
Nous eûmes la chance d’observer d’authentiques vaches des bois, en plein trekking, ainsi qu’une amanite tue-mouche en plein désarroi. Malgré la bruine, le vent, et parfois un grésil douloureux, nous cheminâmes durant 2 heures avant de parvenir au premier étang de notre itinéraire. On eussions dû mettre 30mn par le sentier officiel, visible depuis la plaine, mais nous vivons dangereusement nous autres, on n’a pas peur et on en veut ! Ayant regagné le sentier pour femmes peureuses nous pûmes donc voir le spectacle idyllique et enchanteur de l’étang de Pradeille. Verdure, ciel gris et nuageux, on se serait crues en Irlande messieurs dames ! Nous y rencontrâmes une famille de bovins tout à fait amicaux et quelques promeneurs qui l’étaient moins, et aperçûmes quelques pécheurs sur les bords de l’étang.Vue l’heure avancée, il ne nous fut pas permis de terminer la boucle, et dûmes faire l’impasse sur les autres étangs.
Sur le chemin du retour (par le sentier cette fois, parce que bon faut pas pousser non plus), un autre spectacle s’offrit à nous, un superbe arc-en-ciel, complet, nous accompagna jusqu’au barrage. Ce qui nous consola du grésil et du vent que nous prîmes ce coup-ci en pleine tronche.
Arrivées par je ne sais quel miracle saines et sauves, nous nous réfugiâmes au refuge (sans blague ?) et bûmes un chocolat chaud pour moi et un jus d’herbes pour Capucine.Avant de regagner la chambre d’hôte Cal Viatger (Chez le voyageur) à Enveitg, nous fîmes une halte à Bourg-Madame pour une emplette nécessaire, indispensable et inévitable : la charcutaille ! Les cochoncetés de Cerdagne sont incomparables.
Affamées par la grand-air et les odeurs enivrantes de la charcuterie nous fûmes tout à coup obnubilées par l’idée de nous remplir l’estomac. Après enquête auprès de la gentille et accueillante patronne de Cal Viatger nous nous rendîmes pleine d’espoir à Latour de Carol, Chez Peypoch, restaurant rustique tenu par Pierre Prat, un passionné de cuisine et un chef hors-pair. Secondé par une unique serveuse, Mr Prat dirige son restau avec amour et ça se voit à ses plats, qu’il tient de ses mère et grand-mère. Essayons donc ses bols de picoulat qui sont aussi bonnes que celle de ma propre mère, et c’est peu dire !Nous ripaillâmes à la chaleur d’une grande cheminée d’époque, nous nous goinfrâmes littéralement et à relativement peu de frais, puisque la qualité du repas n’eût d’égal qu’un tarif des plus abordable.
C’est l’estomac plein comme un œuf que nous regagnâmes le logis. Après une nuit dans des lits confortables, nous prîmes un petit-déjeuner agrémenté de 7 ou 8 confitures maison, dont Capucine pourrait vous dire des nouvelles vu qu’elle les a consciencieusement toutes testées, moi-même n’ayant aucun goût pour ce genre de sucreries, hélas.
La journée du dimanche fut réservée à une visite rapide au vide-grenier d’Osseja, un saut au lac, avant de nous diriger vers Puigcerdà, en Espagne.Arrivées dans ce pays où les gens parlent bizarre, nous déjeunâmes au Miama Dos non loin du lac de Puigcerdà.
Je vous épargne les détails sordides de ce second repas obscène, qui, sans égaler la qualité de Chez Peypoch n’en fut pas moins fort satisfaisant. Afin de favoriser notre digestion nous gagnâmes le lac, en fîmes le tour, et immortalisâmes le paysage et sa faune.Ce fut le cœur gros et la larme à l’œil que nous rejoignîmes Enveitg en fin d’après-midi, afin de regagner chacune nos foyers respectifs.
Le Train Jaune est une institution dans cette partie du monde.
Conclusion : ce week-end mémorable restera dans les annales du sport extrême, et de la randonnée en milieu hostile.
J’espère refaire ça un de ces 4, car Capucine et moi devons achever cette boucle de Pradeille, ventredieu !
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